Quatre condamnations dans l’affaire des kg de drogue à Pontcarral Toulon
L’ombre de la victime d’un règlement de comptes a plané hier sur le procès d’un trafic de drogue dans la résidence Pontcarral. 33 kg de cannabis avaient été saisis par la Bac
Les acteurs d’un trafic de stupéfiants, dans la résidence Pontcarral, ont comparu hier devant le tribunal correctionnel. Selon l’un des prévenus, le jeune homme qui a été abattu d’une balle dans la tête, en novembre au pied de la résidence, était chargé de collecter la recette de ce trafic de « cage d’escalier ». Le 11 janvier 2017, la brigade anticriminalité (Bac) – bien renseignée – réalisait une saisie de 33 kg de cannabis dans un appartement de la résidence Pontcarral, dans les quartiers ouest de Toulon. L’enquête avait permis d’établir que cet appartement du sixième étage du bâtiment A de la résidence servait de lieu de stockage et de conditionnement pour alimenter un point de vente, trois étages plus bas.
Dix-huit mois à trois ans de prison
La «nourrice» (locataire de l’appartement), un « charbonneur » (revendeur) et les deux animateurs du trafic ont été condamnés hier à des peines de prison comprises entre dix-huit mois avec sursis et trois ans fermes. Tous, âgés d’une vingtaine d’années, ont reconnu leur implication sauf l’un des animateurs présumés, présenté comme un « gérant » par l’accusation, plutôt comme un client « toxicomane » par la défense. «Vous avez en face de vous des petites mains, ce ne sont pas les organisateurs du trafic », a fait remarquer l’avocate de l’autre gérant. Au cours de la procédure, l’un des prévenus avait par ailleurs expliqué qu’un habitant de la résidence était chargé de ramasser la recette du point de vente. « Ce rôle, celui de collecter les fonds, correspond à un degré de responsabilité supérieur à celui des gérants», a commenté le procureur. Ce protagoniste a perdu la vie dans un règlement de comptes, le 23 novembre dernier, au pied de la résidence Pontcarral. « On sait que c’est une mort en lien avec le trafic de stupéfiants » (1), a affirmé le ministère public. « Vous n’avez pas eu de peine quand il est mort ? », a demandé la présidente du tribunal à l’un des prévenus qui a répondu avec un haussement d’épaule. Et son avocate de justifier : « Vous savez, durant son incarcération, il y a deux ou trois personnes qu’il connaît qui ont pris des balles dans son quartier à La Beaucaire… » 1. Dans cette affaire, deux personnes ont été mises en examen le mois dernier (Var-Matin du 15 juin 2018).