Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Privés de bureaux de poste les habitants s’organisent

Des Salins à Giens en passant par l’Ayguade ou encore le port, sur le littoral hyérois, les bureaux de poste n’existent plus. Face à ces fermetures, les habitants sont contraints de prendre leurs dispositio­ns

- F. DALMASSO

En octobre 2016, les habitants de l’Ayguade, fraction de la ville d’Hyères, s’étaient mobilisés pour maintenir leur bureau de poste. Malheureus­ement, en mars 2017, La Poste avait livré son verdict... le bureau devait fermer. Plus d’un an après, les habitants du quartier ont toujours du mal à s’y faire. Eric Girardo, président du Comité d’intérêt local de la fraction, en tête: «Nous n’arrivons toujours pas à comprendre. Ce bureau, en bord de mer, accessible avec un parking gratuit, avait tout pour être développé. Au contraire, on est venu nous le fermer». Et Claude, Ayguadois, d’ajouter: «On déplore la baisse des services publics. La Poste, c’est un service public. Là, nous n’en n’avons plus l’impression. Et fermer un bureau de poste dans un village, c’est le début de la fin. Le début de la mort du quartier !»

Un manque d’adaptation

Les commerçant­s, comme Pierre-Henri Tarrazi, à la tête de la Pharmacie de la Plage, est sur la même longueur d’ondes: «Nous, commerçant­s, nous faisons tout pour accueillir les locaux et les touristes dans les meilleures conditions. De l’autre côté, Malgré leur combat pour conserver leur bureau de poste au sein de la fraction, les habitants de l’Ayguade n’ont pas été entendus. Le bureau a fermé et même un an après, ils ont tous du mal à s’y faire.

avec des fermetures comme celles d’un bureau de poste, on se sent délaissé, abandonné. Une poste dans un village, c’est un symbole. Malheureus­ement, je pense que cette entreprise manque cruellemen­t d’adaptation. Nous, dans nos boulots, nous devons constammen­t nous adapter à la demande, aux nouvelles règles. Eux, ce n’est pas le cas. Et forcément, en fonctionna­nt comme ça, on arrive à de telles situations.» Depuis la fermeture du bureau de poste, c’est le Spar, à l’entrée de la fraction, qui s’est dévoué pour reprendre

une partie des services. Le président du CIL tient à souligner cette décision: «Ce n’est pas facile à faire. C’est deux métiers compléteme­nt différents. Cela demande encore plus de travail. En tout cas, même si cela ne doit pas être toujours évident, c’est courageux.» Si le Spar a récupéré le point relais colis, il ne peut pas assurer les retraits d’argent. Et c’est bien ça que les habitants regrettent. Certains, comme Claude, on même hésité à changer de banque: «C’est quand même incroyable d’appartenir à une banque

et de la voir vous abandonner. Être obligé d’aller en centre-ville pour retirer de l’argent... c’est n’importe quoi ! J’ai tellement été échaudé par cette fermeture chez nous que je me suis sincèremen­t questionné sur le fait, oui ou non, de changer de banque !» Alors oui, aujourd’hui, l’Ayguade dispose toujours d’une boîte aux lettres (au niveau de l’ancien bureau), relevée tous les jours. Mais cette seule boîte aux lettres est loin de satisfaire les habitants de la fraction ! Depuis un peu plus d’un an, le magasin de distributi­on alimentair­e  à Huit du port d’Hyères assure le relais de La Poste dans le quartier. A la caisse du magasin, vous pouvez ainsi retrouver certains services proposés par un bureau de poste traditionn­el. Ainsi, le  à Huit est devenu point relais pour les colis, l’envoi de courrier, achat d’enveloppes tout format ou encore de timbres. Seul le retrait d’argent n’est pas possible au sein de l’établissem­ent. (Texte et photo F. DA.)

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(Photo Laurent Martinat)
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