Var-Matin (La Seyne / Sanary)

N’est pas que le littoral»

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE COURTOIS pcourtois@nicematin.fr

Parmi les dossiers qui vous occupent, il y a celui de l’accueil des migrants…

Oui, nous allons ouvrir à la rentrée, en septembre, un nouveau centre d’accueil pour  personnes à Châteaudou­ble. Cela a été compliqué à Pierrefeu et Tourves – je venais d’arriver dans le Var – puis à SainteMaxi­me mais, depuis, chacun voit que cela se passe bien. Le maire du Luc, très opposé au départ, a même eu cette honnêteté intellectu­elle de le reconnaîtr­e. Toutefois, on peut comprendre que cela inquiète les habitants. C’est pourquoi, lorsque nous menons ces projets, nous faisons beaucoup d’accompagne­ment et nous expliquons les choses en montrant l’existant. Le rôle de l’État est d’expliquer sans infantilis­er. Je précise qu’à Châteaudou­ble, nous monterons en puissance jusqu’à  personnes mais il n’y a pas  migrants qui arriveront d’un coup, dès le premier jour.

L’État a-t-il, selon vous, répondu aux attentes des Toulonnais qui s’inquiétaie­nt de la montée de la violence dans les cités ?

Le problème, c’est l’usage des armes à feu y compris avec des blessés, avec des morts et en plein jour par des bandes rivales impliquées dans le trafic de stupéfiant­s. Cela s’est produit à Toulon, à La Seyne et à Hyères. Et c’est quelque chose de nouveau. Dans l’esprit des habitants de la métropole, il y a un risque de dérive marseillai­se.

Est-ce un transfert des activités délictueus­es marseillai­ses ?

Un transfert au sens où ce serait les acteurs de ces trafics qui viendraien­t de Marseille, je ne le crois pas. En revanche, que le trafic passe par Marseille me semble en effet très probable. Je pense que plus la police et la justice sont actives, plus le milieu est destabilis­é. Plus les gens sont envoyés en prison plus le marché est destabilis­é. Et quand un chef est sous les verrous, d’autres se disputent le marché (les entrées d’immeuble par exemple).

La réponse de l’État a-telle été assez prompte ?

Il y a eu de nombreuses arrestatio­ns de présumés coupables. Souvent, c’est la PJ qui oeuvre. Par ailleurs, pour faire également de la prévention et pas seulement de la répression, une demi-compagnie de CRS a été déployée du  juin au  juillet. Ces forces de l’ordre ont d’abord été envoyées à Toulon puis à La Seyne. On ne peut donc pas dire que la réponse est inexistant­e.

Non, mais elle a tardé...

Oui, c’est vrai que pour obtenir des CRS, il faut taper plusieurs fois à la porte. À Marseille, la situation était tout de même plus grave.

Le dispositif de surveillan­ce de Brégançon sera-t-il allégé, comme l’avait évoqué l’Élysée, au motif que la piscine permettra au couple présidenti­el de se baigner sans aller jusqu’à la mer ?

Je ne confirme pas la venue du président de la République. Le dispositif de contrôle y compris maritime continuera fatalement d’exister même s’il sera peut-être moins important. Et puis, l’utilisatio­n de la résidence présidenti­elle relève de l’intimité puisque c’est, officielle­ment, un lieu de vacances. Il y a une double dimension : sécurité et tranquilli­té.

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(Photo Frank Muller) « L’État doit expliquer sans infantilis­er».
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(Photo doc DR) Le couple présidenti­el est déjà venu, au printemps, dans le Var.

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