Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quarante-sept voiliers retrouvent le jasmin

Ce matin, près de cinquante équipages prennent le départ de La Route du jasmin, pour une traversée de quinze jours – escales comprises – vers la Tunisie, délaissée depuis trois éditions

- VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

Ils s’appellent Astragal, Overdose, Alerem, ou encore Imagine et ce matin, avec quarantetr­ois autres voiliers, ils mettront le cap, depuis La Seyne, sur Hammamet, en Tunisie, pour la vingthuiti­ème Route du jasmin. Plaisancie­rs ou plus rodés aux régates. À bord de bateaux de dix à dix-sept mètres. Une édition marquée par le retour de l’arrivée sur les côtes tunisienne­s, abandonnée­s trois années durant pour des raisons de sécurité, après les attentats islamistes, en 2015, du musée du Bardo et de Sousse. Pour Jo Minniti, c’est un véritable retour aux sources : « On

retrouve le jasmin!», s’enthousias­me l’organisate­ur et fondateur de la course-croisière. Il explique : « Affectivem­ent, j’avais très envie d’y retourner parce que l’accueil des Tunisiens est exceptionn­el. Et puis, on se dit qu’ils sont dans une situation où il ne faut pas les lâcher… »

« Jusqu’à un autre continent »

Déjà à sa naissance, en 1991, La Route du jasmin était vouée à relier les deux bords de la Méditerran­ée. « À l’époque, se souvient Jo Minniti, j’organisais déjà La Bordée bleue : trois jours à Porqueroll­es, où on arrivait avec tout ce qui flottait ! Un ami né à Bizerte m’a alors suggéré de créer une course vers la Tunisie. » La Route du jasmin prend alors son premier départ, avec seulement treize équipages. Mais dès la deuxième édition plus de soixante voiliers se lancent dans la traversée ! « Pour les participan­ts, c’est l’occasion de naviguer jusqu’à un autre continent », souligne le fondateur. Et même si certains fidèles de La Route du jasmin n’ont désormais plus envie de voyager jusqu’au Maghreb, les retrouvail­les de cette année avec la Tunisie ont suscité un regain d’intérêt pour la régate. Les éditions qui s’étaient cantonnées à la Sicile comme point de chute n’avaient en effet rassemblé «que» trente-cinq à quarante équipages.

Pétole et classement

Aujourd’hui, ils seront près de cinquante à mettre les voiles vers la première escale, Oristano, en Sardaigne. Ou plutôt le moteur. Car, hier, la météo prévoyait… pétole ! Pour la suite, les participan­ts espèrent que les éléments seront avec eux pour rallier l’île sarde de Carloforte, avant la première escale tunisienne : l’île de La Galite. Puis, ils toucheront le continent africain à Bizerte, avant l’arrivée des régatiers, le 15 août, à Hammamet. Parce que, rappelle Jo Minniti, si la philosophi­e de La Route du jasmin est avant tout « la conviviali­té, le plaisir d’être sur son bateau et sur l’eau », il s’agit bien d’une compétitio­n. «Ça n’a pas l’importance d’une vraie régate, mais il y a un classement ! »

 ?? (Photos Valérie Le Parc) ?? Jo Minniti (au centre), entouré de son équipe d’organisate­urs, se réjouit de ce retour de la Route du jasmin en Tunisie.
(Photos Valérie Le Parc) Jo Minniti (au centre), entouré de son équipe d’organisate­urs, se réjouit de ce retour de la Route du jasmin en Tunisie.
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