Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Carte postale

- M. FAURE

« Alors quand vous sortez, je vous conseille de prendre la carte de l’hôtel avec lenomdel’établissem­entécriten­chinoiscar,ici,lesgensnep­arlentpasa­nglais et si vous vous perdez, vous ne retrouvere­z jamais votre point de départ.» Clémentine, notre interprète pendant notre petit séjour en Chine, est de bon conseil. Hier matin, on s’est essayé à une balade bucolique pour découvrir les joies de Shenzhen. Naïfs, on a demandé au guide local, qui s’est présenté sous le prénom de Bernard, de nous indiquer des coins sympas à visiter à pieds. Bernard nous a alors proposé une balade de 4 kilomètres avec un plan écrit entièremen­t en chinois. Autant vous dire qu’on est bien parti du point A mais qu’on n’a jamais trouvé le point B. Dehors, on a surtout pris un mur de chaleur sur la tronche. 33 degrés, 80% d’humidité, un ciel couvert qui oblige à froncer les yeux même avec des lunettes de soleil sur le nez. J’avais prévu le coup : 5 jours sur place, 10 tee-shirts. Au bout de 100 mètres, vous avez l’impression d’avoir monté 6 étages à pieds avec un sac à dos rempli de parpaings. Les trottoirs sont cannibalis­és par les cyclistes et les passages piétons n’ont de passage que le nom. Hostile la nature. Alors ce qui devait arriver arriva, on s’est perdu. Du coup, guidé par notre “pifomètre”, on a retrouvé le chemin de l’hôtel non sans emprunter à un moment donné une portion d’autoroute mais à pieds. Bizarremen­t, ça n’a semblé choquer personne, et surtout pas les automobili­stes. Histoire de ne pas terminer la journée sur une note trop chaude, on a gracieusem­ent profité des joies de la piscine de l’hôtel. Avant d’aller barboter, le Mitch Buchannon local nous a ordonné de porter un bonnet de bain couleur rose. Du coup, le bassin aquatique a fait la connaissan­ce de cinq mecs avec des physiques de premières lignes de rugby coiffés par des bonnets de bain trop petits. Niveau sex-appeal, on était proche du néant. En même temps, on est quand même venu pour bosser. Par la suite, certains sont partis dans leurs chambres pour « passer quelques coups de fils ». En gros, ils sont partis faire la sieste et encaisser le décalage horaire. L’épi dans les cheveux et la marque des draps sur la joue n’ont trompé personne à leur retour.

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