En opération avec les policiers de La Ciotat
Exclusif Une quinzaine de policiers ciotadens et marseillais ont opéré jeudi soir un contrôle dans un bar à chicha du centre ancien où ils ont trouvé de la drogue et arrêté le gérant. Var-matin était avec eux. Immersion…
Bingo ! Jeudi soir, une première opération policière coup-depoing symbolique se solde par un succès. Sur réquisition du procureur de la République de Marseille, elle est diligentée et dirigée par le commissaire Matthieu Valet (voir interview ci contre). En moins de deux heures, le gérant d’un bar à chicha du Vieux La Ciotat, dont l’établissement est ciblé par les forces de police, est placé en garde à vue pour « trafic de stupéfiants, ouverture illégale de débit de boissons et détention de munitions d’arme de guerre ». Des munitions de calibre 357 (arme de guerre catégorie 1) que les policiers découvrent en perquisitionnant hier matin au domicile du gérant, où ils trouvent également 200 grammes de cocaïne, 30 grammes de résine de cannabis et 500 euros en espèce. L’établissement a été administrativement fermé.
« On fige la scène ! »
Dans la nuit d’avant-hier à hier, pour frapper en force, les policiers du commissariat de La Ciotat (tous services confondus) reçoivent le renfort d’éléments de la brigade anti criminalité (Bac) centre de Marseille, commandés par la capitaine de police Laure Gambini, et de leurs homologues du groupe “débits de boissons“de la direction centrale de Marseille, aux ordres du commandant Christelle Lamy. À 22h40, cette dernière transmet son expérience du réputé hostile terrain marseillais en animant le briefing dans la salle de réunion du commissariat. Pas de place pour le hasard : « On contrôle tout le monde. Les effectifs en civil rentrent en premier, sécurisent et figent la scène. Les effectifs en tenue suivent, bloquent les entrées et les sorties. Les identités des gens présents, à l’intérieur comme à l’extérieur, sont contrôlées », explique-t-elle à la quinzaine de policiers présents, à l’écoute et concentrés, dont les municipaux de La Ciotat, associés. Leur connaissance du terrain est particulièrement utile lorsque les discussions s’engagent sur la meilleure façon d’investir la place sans se faire repérer par les lanceurs d’alerte. Dans un centre-ville piéton animé de surcroît par le marché nocturne du port proche. Une dernière mise en garde du commandant Lamy : «Attention ! On ne sait pas où on va ! On n’est pas à l’abri. Ici, ils n’ont pas l’habitude des contrôles. Tout le monde reste sur ses gardes!». Et c’est le top départ.
« J’ai pièces d’identité, il doit y avoir personnes »
Il est 23 heures passées. Les forces de l’ordre stationnent leur véhicule – standards et banalisés – sur la place Esquiros, à quelques centaines de mètres de leur cible – sur une placette à 100 m du Port Vieux – qu’ils rejoignent d’un pas rapide. « Bonsoir. Contrôle de police. Coupez la musique et allumez la lumière ! ». Le premier acte se joue comme prévu. La scène une fois “figée” par les policiers en civil, leurs collègues en tenue les suivent à l’intérieur. Les municipaux sécurisent l’extérieur. «J’ai douze pièces d’identité, il doit y avoir douze personnes», crie un policier, qui a collecté les papiers en comptant les présents. Tous sont palpés par un fonctionnaire qui s’assure qu’ils ne sont pas porteurs d’une arme. Dehors, une policière de la Bac, téléphone sur l’oreille, passe chaque identité au crible du “fichier” avant de “libérer“les clients.
Résine de cannabis pochon de cocaïne
Certains osent des plaisanteries sans conséquence. D’autres se font rappeler à l’ordre (« Je ne vous le dirai pas une troisième fois : éteignez votre cigarette »). Même le gérant, derrière son comptoir, qui, en tranquillisant sa compagne («Mais arrête de pleurer ! ») accentue le désarroi de celle-ci. Il est stoppé à plusieurs reprises dans ses tentatives : «Vous vous taisez! Ici, c’est nous qui avons le dernier mot ! ». Derrière le comptoir, justement, la perquisition menée change la donne. Les policiers, qui ont recensé des bouteilles d’alcools vendues illicitement (sans licence), mettent aussi la main sur six ou sept petits pains de ré- sine de cannabis ainsi que sur des “barrettes” conditionnées en sachets pour être vendus 20 euros pièce. Soit 150 g en tout. Le gérant, qui reconnaît les faits, avoue même, devant l’insistance policière, la présence probable de cocaïne : « Pour ma consommation personnelle, il m’arrive de “taper” pour tenir les journées et les nuits ici ». Les policiers, qui l’interrogent en vain sur la provenance de la drogue, mettent au jour un pochon de 10 g de cocaïne. «Je ne suis plus allé à Marseille depuis 4 ans!» ,jurele gérant qui, cinq jours avant, aurait eu, dans la cité phocéenne, maille à partir avec une policière présente pour une affaire de violence conjugale... Le suspect, très calme, est menotté. Sa compagne craque et sort du bar. Dehors, le commissaire Valet a le dernier mot d’une longue altercation verbale musclée avec un couple de vacanciers résidant au premier étage de l’immeuble du bar à chicha. Un passage de Rex, le chien brigadier, qualifié “antidrogue” de la police municipale, pour qui tout semble en ordre, et l’opération se termine. Il est 1 heure du matin. Les bouteilles d’alcool et les stupéfiants sont saisis, le suspect est conduit au commissariat. « Ça ne fait que commencer », conclut le commissaire Valet qui, déjà, anticipe d’autres actions.
“Contrôle
de police! Coupez la musique et allumez la lumière!”