Interpellés pour la fusillade à la kalach d’Hyères
Suspectés à des degrés divers, quatre hommes étaient devant une juge d’instruction hier soir à Toulon. Trafic de stupéfiants et guerre des gangs se profilent derrière le guet-apens de juillet
C’est une affaire qui a choqué par sa violence, mais qui pourrait « sortir » vite – c’est-à-dire être résolue. Mercredi matin à l’aube, une opération policière d’envergure était lancée sur la commune d’Hyères. Incluant des forces du Raid venues en renfort des PJ de Toulon et Marseille, les policiers sont allés déloger quatre hommes – dont un qui s’était mis au vert à La Garde. Ce coup de filet est celui de la fusillade du 21 juillet dernier dans le quartier des Bosquets à Hyères. Ce soir-là, vers 23 h, les habitants ont connu l’effroi (nos éditions du 23 juillet). Armé et cagoulé, un commando avait fait irruption dans la cité. Des coups de crosse d’abord, deux hommes pris pour cible, puis des coups de feu. Pas l’importe lesquels. Des tirs de kalachnikov ont été dirigés sur un homme, très grièvement atteint. Touché par deux impacts, au ventre et à la cuisse, il a failli mourir. Il s’en est sorti d’extrême justesse.
Équipes d’élite
Placées en garde à vue, les quatre suspects seraient liés aux tirs, mais seulement deux directement. Le principal mis en cause, surnommé le Marseillais bien que domicilié à Hyères, a été arrêté en centre-ville, allée YvesMoignard. Il est âgé d’une trentaine d’années. C’est pour lui que les équipes d’élite se sont déplacées, compte tenu de sa personnalité, a priori ultra-connue des services de police. La possible présence d’armes à feu, et d’une kalachnikov, a aussi contraint les intervenants à monter un dispositif de sécurité maximal. Les interpellations se sont déroulées sans heurts. Un mineur de 16 ans fait partie du coup de filet. Hier, le parquet de Toulon a ouvert une information judiciaire et désigné une juge d’instruction.
Montée de violence
Les faits sont de nature criminelle, indique le procureur adjoint Ahmed Chafai – la qualification retenue étant la tentative d’assassinat en bande organisée. «La préparation du commando et l’intention de tuer sont déterminantes dans ce dossier .» En attestent le vol d’une voiture, les préparatifs du commando, l’utilisation d’une arme de guerre, l’incendie de la BMW volée – pour mieux effacer les traces. Une opération planifiée. Sur le mobile de cette expédition punitive, apparaît l’ombre du trafic de drogue. Et plus précisément une montée en puissance de la violence. Le processus semble bien établi. Des gangs se disputent l’exploitation de points de vente sur un territoire. Aux menaces verbales, puis aux coups à mains nues, succèdent les armes blanches. Justement, une rixe à coups de couteau s’est produite aux Bosquets, il y a quelques semaines en arrière, en lien avec ces faits. La dernière marche de la rivalité, c’est l’arme à feu. Qu’on ne fait pas que brandir, en tirant en l’air. Les balles de kalachnikov ont visé quelqu’un, c’est bien la piste privilégiée. Dans le but de s’approprier le contrôle du deal Lourdement armés, des policiers, notamment du Raid, investissent la ville. Le principal suspect habite tout près du centre-ville. Tout se passe dans un rayon d’à peine km, au coeur d’Hyères. aux Bosquets. Hier soir, la juge d’instruction toulonnaise a décidé de quatre mises en examen. Deux pour tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Deux pour association de malfaiteurs et vol en bande organisée. Trois suspects ont été écroués, dont le mineur. Un est resté libre sous contrôle judiciaire.