Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Encouragea­nt pour la suite

Efficaces, investis et concentrés, les Toulonnais, encore logiquemen­t en rodage, ont répondu aux attentes de leur nouveau coach. De quoi retourner travailler sereinemen­t

- FANNY ROCA

Le premier Pilou-Pilou de la saison, ACDC en début et en fin de soirée. Les quelque 6 000 supporters venus prendre hier une lampée de leur nouvelle cuvée RCT ont retrouvé les bases. Mathieu Bastareaud, revenu il y a peu de vacances et qui ne pourra pas jouer en match officiel avant la deuxième journée de championna­t, faisant office, hilare, de porteur de tee, voilà en revanche une image plus incongrue, qui plantait le décor de cette rencontre amicale. La première sortie des troupes de Patrice Collazo. Plutôt plaisante, d’ailleurs, malgré un manque de maîtrise et une fatigue logique après quatre semaines de préparatio­n physique usante et très peu de rugby dans les pattes. « Ce soir (hier), c’était notre première séance de contact, notre première séance de mêlée », répétait le technicien toulonnais, tolérant sur les cafouillag­es du jour.

Redoutable efficacité

Quelques fautes au sol, un jeu au pied approximat­if, des mêlées un peu chahutées. Et une première demiheure plutôt dominée par les joueurs du Stade Français, mais de façon stérile. À l’inverse, les Toulonnais, en place en défense, se montraient d’une efficacité à toute épreuve. Et plantaient deux jolis essais après la première «pause fraîcheur» du match... lors de leurs deux seules incursions dans le camp parisien. Le premier par Rhys Webb, à la conclusion d’une succession de passes (29e). Le second par le jeune ouvreur Louis Carbonel, idéalement servi par son ouvreur gallois, particuliè­rement intéressan­t pour ses débuts en rouge et noir (39e). À la mi-temps, les coéquipier­s de l’heureux capitaine Charles Ollivon, lui aussi à son avantage, avaient déjà fait le trou, et le public chantait dans la moiteur ambiante (17-3). La suite était plus dissolue, les défenses plus perméables, malgré un retour des vestiaires plein d’énergie des Varois. Ils enfonçaien­t le clou, en force, par Monribot (56e), alors qu’une flopée de jeunes pousses toulonnais­es se jetaient à leur tour dans la bataille. Le Stade Français, qui avait jusque-là tout engrangé au pied sous les sifflets de Mayol, réagissait sur son point fort, obtenant un essai de pénalité après cinq mêlées consécutiv­es, puis un autre sur une action rapidement jouée au pied par Daguin, tandis que le remuant Pietersen signait, côté RCT, un doublé en cinq minutes, pour clore cette rencontre spectacula­ire (3826).

« L’intensité qu’il fallait »

Les deux « essais encaissés facilement » n’ont pas enchanté Patrice Collazo, mais pour le reste, le nouveau coach n’avait pas grandchose à reprocher à ses joueurs. «Je leur avais demandé d’être présents dans l’attitude et dans l’investisse­ment. Avant de parler rugby, on parle d’état d’esprit. Et ce soir, ils ont fait les choses dans l’ordre et ont mis l’intensité qu’il fallait. Collective­ment, ils ont répondu à nos attentes. Sachant, bien sûr, que le week-end prochain, il y en aura d’autres. Il faudra faire plus, c’est évident. Et encore plus face au Racing. » Du travail, il en reste, avant d’attaquer le Top 14. Un paquet. Et tout le monde le sait. Mais, comme le disait Emerick Setiano, «si on gagne, ce sera plus facile pour nous de vivre ensemble ». L’interminab­le tour d’honneur et les rires bruyants s’échappant hier soir du vestiaire avant de retourner au charbon en sont une bonne illustrati­on.

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Malgré les imperfecti­ons, ce premier match amical face au Stade Français a posé des bases intéressan­tes pour la suite. Dans l’« agressivit­é », dans l’engagement, dans l’état d’esprit, tout le monde a répondu présent.
(Photos Frank Muller) Malgré les imperfecti­ons, ce premier match amical face au Stade Français a posé des bases intéressan­tes pour la suite. Dans l’« agressivit­é », dans l’engagement, dans l’état d’esprit, tout le monde a répondu présent.
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