Carte postale
On va essayer de se dire les choses très simplement. L’an dernier à Tanger, on est sorti du rang le dernier soir pour s’envoyer une petite spécialité culinaire locale sur le pouce. Moralité, la lave s’est emparée de notre système digestif lors de notre retour en France. Un an plus tard, nous voilà en Chine avec, là aussi, certaines spécialités locales dans les parages. Il y a ce qu’on en dit/lit/entend en France. Et il y a la réalité. Ici. Sur place. Hier soir, on s’est essayé sur une sortie collective culinaire. En bonshommes. On a embarqué Clémentine avec nous, notre traductrice. Renfort vital pour la suite de notre histoire. Après plusieurs déambulations dans le quartier, on fait le choix d’un restaurant de brochettes au fin fond d’une allée dans le quartier des boîtes de nuit. La carte est écrite uniquement en mandarin. Aucune photo. Impossible de savoir ce qu’il y a au menu. Clémentine débroussaille un peu. « Est-ce que vous aimez les intestins ? ». Silence. « C’est-à-dire ? ». « Coeur de poulet, boyaux, foie, langue de canard, etc. ». Silence bis. « Bon, on va partir sur du classique, on va éviter les choses trop typiques ». Après 25 minutes à disséquer la carte, la commande est envoyée. On transpire. Un traquenard culinaire. Une immense marmite remplie d’un bouillon rougeâtre arrive sur la table avec une cinquantaine de petites brochettes qui baigne dedans. C’est épicé. Très. Trop. Les nouilles sont transparentes. Gluantes. Piquantes. On ne sent plus nos lèvres. Anesthésiées. Le riz est nature. Et bon. On se contentera du riz. La nuit se passe normalement. Le lendemain midi, fort de notre expérience de la veille, on s’essaye sans Clémentine à un établissement qui propose du barbecue coréen avec un menu où les plats sont en photos. Mauvaise idée. La confiance en la viande proposée est très relative. A chaque bouchée, la peur. La crainte. La parano. Du coup, pour ce soir, on cherche un hamburger classique en bon occidental fragile du ventre.