Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Alexandre, ancien de Reynier, finit e au concours de l’ENS

Après trois ans de préparatio­n sans relâche, Alexandre Chabert, élève à Dumont d’Urville à Toulon et ancien collégien à Reynier, étudiera à l’Ecole normale supérieure de Lyon à la rentrée. Un exploit

- CLARA MARTOT

L «e lycée Dumont d’Urville entre dans la cour des grandes prépas. » Ces mots du proviseur adjoint de l’établissem­ent toulonnais Frédéric Allard sont bien pesés. Tous les lycées de France ne pourraient en dire autant: Dumont d’Urville a suivi l’un de ses élèves jusqu’à l’École normale supérieure de Lyon. Souvent mal connue, l’ENS, ou « Normal Sup’» est l’une des écoles les plus prestigieu­ses de France et son concours est particuliè­rement difficile. Il existe plusieurs filières : littéraire, scientifiq­ue, sciences humaines. Pour intégrer l’école, qui prépare les meilleurs chercheurs universita­ires et professeur­s de demain, il faut suivre deux ou trois ans d’enseigneme­nts intensifs.

De nombreux soutiens

Alexandre Chabert, rencontré devant son ancien collège de Six-Fours, Reynier, a réussi à intégrer le prestigieu­x établissem­ent. En fait, il est même arrivé sixième au rang national ! « Il faut préciser que je suis arrivé sixième parmi les candidats de spécialité philosophi­e et histoire-géographie uniquement », précise le normalien, modestemen­t. Ce sont ses professeur­s de lycée qui l’ont poussé à s’inscrire en classe préparatoi­re. Depuis tout jeune, cet enfant unique d’une auxiliaire de vie et d’un logisticie­n rêve d’être professeur. Le choix de l’histoire est vite apparu comme une évidence. Ses trois années de classe préparatoi­re n’auraient pu être aussi douces sans l’aide de ses parents, qui l’ont «toujours soutenu», assure le jeune homme dans un sourire empli de reconnaiss­ance. Les éloges ne manquent pas non plus à destinatio­n de ses professeur­s, «brillants et d’une bienveilla­nce délicieuse ». Quatre d’entre eux l’avaient même accompagné aux oraux d’admission dans les salles de l’ENS à Lyon. Le jour des résultats, des camarades de classe rentrés chez eux, parfois même à Grenoble ou Carpentras, sont revenus pour féliciter le petit génie. «En trois ans, il n’y a jamais eu de compétitio­n entre nous. Le cadre de Dumont d’Urville me correspond­ait totalement. Il a fait ma réussite », se livre Alexandre. Sa manière à lui de remercier son ancienne équipe pédagogiqu­e. Son bac S en poche, il avait placé Dumont d’Urville en premier choix, tandis que l’établissem­ent est bien moins coté que les grandes prépas parisienne­s. Qu’importe le prestige sur le papier, le jeune homme n’a aucun regret. Surtout que « la réussite est collective » : de nombreux élèves de sa promotion ont été reçus en école de commerce ou en écoles de traduction. Car le concours de l’ENS étant particuliè­rement difficile, il permet selon un autre barème d’intégrer d’autres établissem­ents.

En septembre, il s’envole pour Lyon

Le secret de la réussite d’Alexandre, qui prenait le bateau entre Les Sablettes et Toulon tous les jours pendant trois ans : « Jamais de planning, comme je ne les tiens pas, repos imposé en cas de grosse fatigue. Lever le pied est salutaire. C’est ce que j’ai appris. » En septembre, cet étudiant boursier quittera le domicile familial pour un logements du Crous. Et pour la suite, le Six-Fournais de 21 ans ne manque pas d’ambition. Il souhaite, après le concours de l’agrégation qu’il passera dans trois ans, rédiger une thèse. Son sujet de prédilecti­on : les mouvements politiques en Italie dans la deuxième partie du XXe siècle. En clair, pas de quoi s’ennuyer.

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(Photo Clara Martot) Le jeune normalien se projette en professeur spécialist­e de l’histoire italienne contempora­ine.

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