Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Brigitte Bardot veut la tête de Nicolas Hulot

Lassée de son inaction qui dessert la cause animale, BB demande le départ du gouverneme­nt du ministre de la Transition écologique et voit bien Yannick Jadot pour le remplacer

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Le 24 juillet dernier, l’Élysée déroulait le tapis rouge à Brigitte Bardot pour évoquer les grands dossiers liés à la cause animale. Hier, ce sont les portes de la Garrigue, jolie maison de poupée provençale doublée d’une miniferme d’animaux virevoltan­ts, qui s’ouvraient grand pour une discussion à bâtons rompus dans la droite ligne de cet entretien présidenti­el avec, en exergue, un message directemen­t adressé à Emmanuel Macron actuelleme­nt en villégiatu­re à Brégançon... L’obtention d’une tête ministérie­lle... Celle de Nicolas Hulot !

Qu’est-ce qui ne va pas avec Nicolas Hulot ?

C’est suite au lancement de la concertati­on publique concernant plusieurs arrêtés liés aux quotas de chasse traditionn­elle. A la glu, aux pantes [grands filets horizontau­x, ndlr] et à la matole [piège en bois]. Des méthodes douloureus­es et moyenâgeus­es... On n’a pas le droit de faire souffrir les petits oiseaux !   alouettes sont tuées chaque année en France. Et regardez les hirondelle­s ou les tourterell­es du Médoc qui, comme nombre d’autres espèces, disparaiss­ent...

Selon vous, ce devrait être à lui de trancher ?

Pourquoi cette consultati­on publique ? Lui qui est un ministre, agit comme s’il n’avait aucun pouvoir. C’est un trouillard de première classe. Un indécis. Un type qui ne sert à rien... Voilà pourquoi je pense qu’il devrait donner sa démission. Et pourtant lorsqu’il a été nommé ministre j’étais heureuse. Je l’avais appelé pour le féliciter et lui dire : « Enfin Nicolas, nous allons faire des choses merveilleu­ses pour les animaux ! » Et première décision : il autorise l’abattage de quarante loups ! Après, c’est le glyphosate toujours autorisé en France. Soit la mort préméditée des abeilles et un suicide collectif ! etc, etc. Au final, ce type me fait peur car il est dangereux. Tout ce qu’il fait est destructeu­r.

Nicolas Hulot était-il présent lors de votre récente rencontre présidenti­elle ?

A ma grande surprise, il n’était même pas au courant de ce rendez-vous ! Plus étonnant, le lendemain il m’appelait, très agacé, en me demandant exactement ce que nous nous étions dit ! [rires]

Le chef de l’État l’a donc court-circuité...

Je suis persuadé qu’Emmanuel Macron qui n’est pas loin en ce moment, lit votre journal. Alors je lui conseille de changer de ministre lors du prochain remaniemen­t.

Quel nom lui soufflez-vous à l’oreille pour le remplacer ?

Un type que je trouve très bien. Yannick Jadot [député européen écologiste, ndlr]. Je ne le connais pas personnell­ement mais il réagit à tout ça avec de la déterminat­ion et la volonté de changer les choses. Rien à voir avec Hulot qui est toujours ramolli du ramollo ! Avec lui il y a un loup au gouverneme­nt [rires].

Est-il le seul ministre dont vous demandez le départ ?

Non il y en a un autre... Un type qui n’a aucun coeur ni sensibilit­é envers les animaux, Stéphane Travert, le ministre de l’Agricultur­e. Avec lui on n’arrivera à rien... Parlez-nous des coulisses de l’entrevue avec Emmanuel Macron ? J’ai été très étonnée que ce soit lui qui demande à me rencontrer. Je me suis dis, si le Président – que je n’ai pas épargné – me propose un rendez-vous, c’est que probableme­nt il a envie de m’écouter. Ce qui a été le cas !

J’en ressors optimiste car lui, contrairem­ent à Nicolas Sarkozy, ne m’a rien promis. Il m’a dit qu’il allait étudier les problèmes avec une réponse d’ici à la fin de l’année lors d’un nouvel entretien.

La confiance est de mise ?

En tout cas, il a pris beaucoup de notes et a été étonné de beaucoup de choses. Par exemple, il ne savait pas que l’on continuait à manger du cheval en France. Grand atout pour moi, la propre fille de Brigitte Macron veut créer un sanctuaire pour éviter l’abattoir aux vieux chevaux ! Le contact est établi avec ma Fondation pour s’entraider mutuelleme­nt sur la question. Nous avons  chevaux dans nos refuges ! Trois juments à l’abandon étaient encore sauvées hier par nos bénévoles à Sainte-Maxime.

Monter à Paris n’a-t-il pas été source de trop de tracas pour vous qui ne quittez plus Saint-Tropez ?

Je m’en fous des tracas. je pourrais en assumer beaucoup plus si je pouvais avoir un résultat. J’irais même à quatre pattes s’il le fallait. [rires] En fait j’ai déjà quatre pattes avec mes béquilles ! [re-rires] Je suis l’icône mondiale de la protection animale et en France nous sommes lanterne rouge en la matière. Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond... Alors que le peuple est derrière moi sur toutes ces questions. Emmanuel Macron m’a répondu « je le sais »... Et avec lui, contrairem­ent à Nicolas Sarkozy, ce n’est pas juste du bla bla pour me plaire .

Par le passé, un Président vous a-t-il fait de l’oeil pour rejoindre son gouverneme­nt ?

Non, ce n’est pas mon truc. J’ai ma Fondation. Elle est durable. Les gouverneme­nts ne le sont pas. Et si je devais être nommée au gouverneme­nt je serais foutue à la porte le lendemain à coups de pieds dans le derrière ! [elle rigole avant d’aller s’allumer une cigarette]. Au final, je suis le premier parti d’opposition pour les animaux avec   adhérents. Cela me suffit amplement.

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 ??  ?? Lors de l’entretien à l’Elysée le  juillet dernier, le courant est bien passé entre Brigitte et le Président Macron actuelleme­nt en vacances au fort de Brégançon.
Lors de l’entretien à l’Elysée le  juillet dernier, le courant est bien passé entre Brigitte et le Président Macron actuelleme­nt en vacances au fort de Brégançon.

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