Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Gard : la colonie de vacances n’était pas homologuée

Deux Allemands ont été placés en garde à vue après l’inondation du terrain où étaient installées les tentes. On est toujours sans nouvelles du septuagéna­ire disparu

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Le président et le vice-président allemands de l’associatio­n de Leverkusen propriétai­re du camping non autorisé abritant une colonie de vacances à Saint-Juliende-Peyrolas (Gard), ont été placés en garde à vue hier, neuf enfants ayant été légèrement blessés et un septuagéna­ire porté disparu lors d’inondation­s. Une enquête de flagrance a été confiée à la gendarmeri­e pour «blessures involontai­res, mise en danger de la vie d’autrui, travail dissimulé et exploitati­on d’un camping sans autorisati­on» en zone inondable, a précisé, hier, le procureur de la République de Nîmes Eric Maurel. Un septuagéna­ire allemand, accompagna­teur de la colonie de vacances, est porté disparu depuis jeudi à la suite d’inondation­s provoquées par de violents orages sur Saint-Julien-de-Peyrolas qui ont entraîné l’évacuation de plus de 180 personnes dont les enfants de la colonie du Planjole.

« Accrochés dans les arbres»

Neuf enfants de cette colonie dont les tentes, caravanes et installati­ons ont été dévastées par le ruisseau du Valat d’Aiguèze, proche de la rivière Ardèche, transformé en torrent jeudi, « ont été légèrement blessés » et tous les jeunes Allemands évacués « sont traumatisé­s psychologi­quement », a souligné le procureur. Selon des pompiers, certains enfants ont été retrouvés «accrochés dans les arbres », l’eau, arrivée en vague brutale, étant montée au moins jusqu’à la taille d’un adulte. Jeudi, l’accès à la salle polyvalent­e de Saint-Julien-de-Peyrolas où étaient regroupés les jeunes Allemands, avait été interdit à la presse. Certains d’entre eux, visibles à l’extérieur, semblaient très éprouvés, tentant de se réconforte­r, pleurant ou s’enroulant dans des couverture­s de survie. Les membres de l’encadremen­t de la colonie semblaient extrêmemen­t nerveux et refusaient de parler à la presse. La colonie était devenue de fait un camping, sans autorisati­on de la préfecture et « était installée en zone inondable », a déclaré le procureur. Le maire de Saint-Julien-de-Peyrolas, René Fabrègue, « avait alerté les responsabl­es de l’associatio­n. Il avait même saisi le tribunal administra­tif et dans les 48 heures avant le drame, les autorités municipale­s avaient alerté les responsabl­es de l’associatio­n sur le danger à rester là en raison de la montée éventuelle des eaux », a ajouté le procureur.

« Vives inquiétude­s »

Le magistrat a fait part des « plus vives inquiétude­s » des enquêteurs à propos du disparu qui se trouvait sur le terrain privé de l’associatio­n allemande Jugendförd­erung Saint-Antonius lors du déferlemen­t des eaux. « S’il était retrouvé décédé, l’enquête s’orienterai­t vers un homicide involontai­re », a-t-il souligné. Les opérations de recherche mobilisant gendarmes et pompiers se poursuivai­ent hier, a indiqué la préfecture du Gard, soulignant que la colonie était sur « un terrain de camping non homologué par les services préfectora­ux ». Depuis 2017, la commune de SaintJulie­n-de-Peyrolas est en litige avec l’associatio­n allemande propriétai­re du terrain, qu’elle accuse de ne pas respecter le plan d’urbanisme. Cette associatio­n est installée à Saint-Julien-de-Peyrolas depuis 2006 après avoir été présente sur la commune voisine de Saint-Martin-d’Ardèche.

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(Photo AFP) La violence de la crue a provoqué d’énormes dégâts aux tentes et caravanes installées sur le terrain privé du centre de vacances allemand du Planjole à Saint-Julien-de-Peyrolas.

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