Amour au supermarché
(Peter Kurth), qui s’occupe des boissons, le prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Dans l’allée des confiseries, il rencontre Marion (Sandra Hüller), dont il tombe immédiatement amoureux. Chaque pause est l’occasion de mieux se connaître. Peu à peu Christian devient un membre de l’équipe… Franz Rogowski, acteur au faux air de Joaquin Phoenix vu dans Happy end de Michael Haneke et Sandra Hüller qui portait le phénomène Toni Erdmann, s’impose davantage comme un drame social. Thomas Stuber donne un aspect carcéral aux rayons et l’entrepôt du magasin, avec pour seule lueur d’espoir, un vieux poster d’arbre au soleil couchant tapissé devant la machine à café. Monde dystopique, fait de solitude, d’appartements miteux et d’un boulot totalement coupé de l’extérieur. Les couleurs bleues et jaunes dominantes, utilisées à outrance mais volontairement ternies par le cinéaste, renforcent cette impression. Autant un film sur la rédemption que sur la dépression qui peut survenir à tout moment, Une valse dans les allées dégage malgré tout une certaine beauté. Celle d’un possible amour et d’une vraie solidarité entre le personnel, embarqué dans la même galère. Cette recherche de la poésie dans un endroit qui, à priori, n’en contient aucune, insuffle une saveur particulière à cette proposition radicale, à l’esthétique calculée dans son moindre rayon.
UNDER THE TREE
De Hafsteinn Gunnar Sigurðsson (Islande). Avec Steinþór Hróar Steinþórsson, Edda Björgvinsdóttir, Sigurður Sigurjónsson. Durée : h . Genre : comédie dramatique. Notre avis :
L’histoire
Accusé d’adultère par sa femme, Atli (Steinþór Hróar Steinþórsson) est contraint d’emménager quelque temps chez ses parents. Alors qu’il doit déjà batailler pour obtenir la garde partagée de sa fille, Atli se retrouve malgré lui plongé au sein d’une querelle de voisinage qui va s’envenimer…
Notre avis
Auteur de l’excellent Paris of the North , qui organisait le face à face d’un père soixante huitard et de son fils instituteur luttant contre son alcoolisme dans un village reculé d’Islande, Hafsteinn Gunnar Sigurðsson signe avec Under The Tree une comédie cruelle « à l’anglaise », construite autour d’un banal conflit de voisinage (un arbre qui fait trop d’ombre) et une non moins banale crise de couple. Le film navigue pendant longtemps entre comédie et drame familial, avant de finalement basculer dans… autre chose (et on ne dira pas quoi). Tout à fait recommandable par ces temps de grande disette cinématographique.