Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le  août , le fort de Pipaudon hisse le drapeau blanc

- M.B.L.

Évenos commémore aujourd’hui la Libération, ce matin à 11 h, au monument aux morts. Ce jour a une significat­ion particuliè­re pour les Ébrosiens qui se retrouvent chaque année avec émotion pour rendre hommage à leurs héros. Le 21 août 1944, au terme d’accrochage­s sporadique­s mais meurtriers, Evenos recouvrait la liberté. Retour sur l’un des épisodes les plus glorieux de l’histoire communale.

Rappel historique des faits

Arrivées en septembre 1943 pour remplacer leurs alliés italiens défaillant­s, des unités de la Wermarch et de la Kriegsmari­ne s’implantent dans la villa Dupuy de Lôme (Sainte-Anne) et au fort de Pipaudon, tout en essaimant des détachemen­ts au Broussan, à Robeuf et au col du Corps de Garde. Après le débarqueme­nt du 15 août les événements s’accélèrent. Le 17, un bombardeme­nt aérien sur Pipaudon cause la mort de quatre civils au lieu-dit la Patte

d’Oie. Le 20 à l’aube, un bataillon du 3e RTA provenant de Montrieux arrive au Broussan. Pendant qu’une compagnie file vers le Croupatier(1), une autre se dirige vers Nèbre pour entrer en liaison avec la colonne bloquée devant Sainte-Anne. Le 21 au matin, le 4e Escadron de Spahis algériens provenant du Beausset s’empare de Sainte-Anne. Guidés par de courageux habitants, des tanks Destroyers du 7e RCA gravissent la route du Cimaï et progressen­t jusqu’à Nèbre. Alors qu’ils stationnen­t au

pied du monument aux morts pour examiner la situation, une salve d’obus de gros calibre, tirés du Gros Cerveau, s’abat sur eux tuant le maréchal des logis chef André Magnien, commandant du Dragon 2. Plus tard, encadrés d’obus et de rafales tirés de Pipaudon, d’autres blindés foncent sur la RD 62 en direction du Broussan. Dans le même temps, à la sortie sud de Sainte-Anne, où ils se sont embusqués, les blindés des Spahis anéantisse­nt une colonne ennemie qui vient de déboucher des gorges. Des

camions flambent avec leurs passagers. Toujours le 21, l’avant-garde d’un autre groupe blindé surgit au col du Corps de Garde et bascule sur Toulon sous une grêle de projectile­s. En fin d’après-midi, matraqués par les tirs des chars et de gros obusiers de 155 mm les Allemands de Pipaudon se rendent. Il est 18 h 30. La bataille d’Evenos est terminée.

1. Une tragique méprise cause la mort du lieutenant de vaisseau Louis Revel des marins pompiers qui venait à sa rencontre pour la guider vers Toulon.

 ?? (Photo M.B.L.) ?? L’ouvrage de Pipaudon datant de  sera le dernier verrou établi sur le territoire d’Evenos à céder.
(Photo M.B.L.) L’ouvrage de Pipaudon datant de  sera le dernier verrou établi sur le territoire d’Evenos à céder.

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