Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Paris : un homme suspecté de djihadisme libéré par erreur !

Un juge d’instructio­n a oublié de renouveler sa détention provisoire. Relâché en avril, il se trouve actuelleme­nt en liberté. Le porte-parole du gouverneme­nt évoque un « dysfonctio­nnement grave »

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Un djihadiste présumé, qui était en détention provisoire avant son procès prévu en novembre, a été libéré de prison en avril après une erreur d’un juge d’instructio­n, a indiqué, hier, le ministère de la Justice, confirmant une informatio­n du Canard enchaîné. Ce djihadiste présumé, Oualid B., doit être jugé à Paris aux côtés de Reda Bekhaled et de ses frères, soupçonnés d’être impliqués dans un projet d’attentat en 2014 dans la métropole lyonnaise et dans une filière d’achemineme­nt de combattant­s en Syrie. Oualid B., en prison depuis août 2016 selon l’hebdomadai­re satirique, est sorti le 3 avril, un juge d’instructio­n ayant oublié de renouveler sa détention provisoire. Il est depuis en liberté, mais sous « contrôle judiciaire très strict », selon le ministère de la Justice. L’affaire a eu « un retentisse­ment très important en interne », reconnaît une source proche du dossier. Une inspection mandatée par la ministre de la Justice Nicole Belloubet « est en cours » pour « comprendre comment un acte ayant potentiell­ement des conséquenc­es graves, eu égard au profil lourd de l’intéressé, a pu se produire », indique la Chanceller­ie. Selon le Canard enchaîné, le juge d’instructio­n a été convoqué par sa hiérarchie qui lui a demandé, en vain, de quitter ses fonctions. Interrogée, la présidence du tribunal de Paris n’a pas souhaité faire de commentair­e. Le magistrat n’a pas pour le moment été sanctionné, selon une source proche du dossier.

Jugé en comparutio­n immédiate

En mai, Oualid B. a de nouveau été interpellé, car il se trouvait hors de la zone autorisée dans le cadre de son contrôle judiciaire. Selon l’hebdomadai­re satirique, il conduisait sans permis et son téléphone portable contenait des images de djihadiste­s armés et un film de propagande de l’organisati­on Etat islamique. Jugé en comparutio­n immédiate à Meaux (Seine-et-Marne), Oualid B. est ressorti libre du tribunal, alors que le parquet avait requis dix mois de détention. Le parquet a fait appel et Oualid B. devrait être jugé en appel pour ces faits le 13 septembre à Paris. Au total, quinze personnes sont accusées dans ce dossier antiterror­iste, dont un mineur au moment des faits. Ils seront jugés par la cour d’assises des mineurs du 12 au 30 novembre. Cependant, huit d’entre eux partis en zone irako-syrienne, parmi lesquels trois des frères Bekhaled, font l’objet d’un mandat d’arrêt. « Si projet d’attentat il y a, la cible n’a jamais été éclaircie » , a commenté un avocat de la défense. «Il a été évoqué un temps qu’il s’agisse d’un rendez-vous annuel à Lyon du Crif [Conseil représenta­tif des institutio­ns juives de France, ndlr], mais rien n’est jamais venu étayer ce soupçon », a-t-il ajouté.

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