Invasion de moustiques : « C’est un véritable fléau ! » Hyères
Excédés par la prolifération de moustiques sur la presqu’île de Giens notamment, les habitants veulent saisir les autorités sur la situation vécue depuis le début de l’été
Grattez-vous ! Face à l’arrivée massive de moustiques, par vagues, depuis le début de l’été, les habitants et certains professionnels du tourisme se retrouvent bien dépourvus pour lutter contre les invasions et les démangeaisons. En bord de mer et de marais salants à Hyères, la situation est devenue intenable. Le traitement autorisé par l’Agence régionale de santé (ARS) ne permettant pas d’éradiquer la prolifération, l’exaspération monte. Même en zone urbaine, comme à Toulon, des situations peuvent devenir très irritantes.
Nous sommes un jeudi soir, près de la Madrague, sur la presqu’île de Giens à Hyères. Le cadre est idyllique, avec vue sur la mer. Un calme apparent. Romain Guyard, membre du CIL de Giens, s’est réfugié dans sa maison. « Il est impossible de manger sur la terrasse. C’est immédiatement une nuée de moustiques. On est obligé de se barricader à l’intérieur ! ». À ses côtés, le président Pierre Peytavin est excédé. Il reçoit depuis début juillet les premières plaintes des habitants. L’orage de la semaine dernière a accentué ce fléau et la colère grimpe d’un cran du côté des résidents et des professionnels. Au Camping international, une dizaine de clients ont tourné les talons et demandé le remboursement de leur fin de séjour. Agriculteur, Francis Bernard est contraint de travailler sur son exploitation en tenue d’apiculteur ! Déjeuner ou dîner en terrasse devient mission impossible. « Les pharmacies ont été prises d’assaut. Les stocks se sont écoulés à une vitesse incroyable », relève M. Peytevin.
Ils interpellent l’ARS
Conscient du périmètre d’intervention de la commune d’Hyères en matière de traitement (voir ci-contre), le comité d’intérêt local demande à être reçu par les responsables de l’Agence régionale de santé et par Francis Roux, membre en tant que conseiller général de l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID). « Les conditions climatiques (orages et chaleur) exceptionnelles que nous avons eues cette année ont généré cette situation. Et cela peut encore se reproduire dans les prochaines semaines. La presqu’île de Giens est particulièrement exposée et il serait souhaitable que l’ARS, qui a un rôle de veille et d’anticipation, prenne en compte ce phénomène. On ne veut plus vivre ça et il est légitime de pouvoir vivre normalement. Il y a aussi un impact économique important », ajoute Pierre Peytavin.
Arrêté préfectoral récent
Les responsables du CIL pointent aussi du doigt l’arrêté préfectoral du 3 avril 2018 (1). Un peu tardif selon eux. « Un bilan annuel de la campagne de lutte anti-vectorielle devra être adressé par le Département au préfet au plus tard en janvier 2019. Comment envisagera-t-on la saison 2019 ? Nous souhaitons être informés », finit-il. 1. Relatif aux modalités de mise en oeuvre du plan de lutte contre la propagation des maladies vectorielles (chikungunya, dengue et zika).