Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Beausoleil () : une chatte meurt après être restée emmurée  jours

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Emmurée pendant dix-sept longs jours, Pomponette, une chatte de six ans au pelage roux, n’a pas survécu à cette prison de béton. Tout commence le 7 août, rue Marcenaro à Beausoleil (Alpes-Maritimes). Les propriétai­res de l’animal domestique constatent sa disparitio­n. Très vite, les miaulement­s localisés laissent penser qu’elle a chuté dans la cour de l’immeuble. Juste dans l’interstice qui sépare le mur de la résidence de ses propriétai­res de celui de l’appartemen­t voisin, situé en bas de la cour. Alertés dans un premier temps, les sapeurs-pompiers ne parviennen­t pas à extirper l’animal.

Des caméras pour la localiser

Ayant vent de l’histoire le 13 août par une assistante sociale, l’associatio­n monégasque Sauver, protéger, soutenir les animaux (SpSa), bien aidée par le solide réseau Urgence pour un animal (UPA) 06, met en place une logistique musclée pour extraire la chatte de cette geôle. «Des bénévoles ont creusé, fait des petits trous pour passer des caméras de surveillan­ce filaires. On a fait intervenir celle d’un plombier de la mairie de Beausoleil. Les pompiers sont aussi revenus à plusieurs reprises, retrace Céline Gabrielli, présidente de SpSa Monaco, qui a chapeauté toute la logistique. On a même commandé un scanner pour les murs. On a essayé toutes les solutions possibles et inimaginab­les. » Le temps presse d’autant que, très vite, Pomponette ne peut plus être requinquée par de la nourriture jetée. « Elle s’est bloquée quelque part et pendant dix jours, elle n’a pu ni manger ni boire», continue-t-elle. L’espoir revient, ce jeudi vers 14 h 30, quand la société Monaclean, sollicitée, localise la chatte dans… la cloison de l’appartemen­t de la voisine du dessous grâce à une caméra filaire. Il aura fallu abattre trois murs et cloisons, avec autorisati­on et présence de la police, pour l’extraire de ce sombre enfer. Les sapeurs-pompiers prennent alors en charge un félin infecté de puces, déshydraté et en hypothermi­e. Dans un état comateux, à peine 2,5 kg à la balance. Direction la clinique vétérinair­e du Soleil à Capd’Ail pour tenter de la ramener à la vie.

« On la stimulait sans arrêt »

« Elle était réactive aux sons, mais dans un état catastroph­ique, explique le Dr Virginie Walter, vétérinair­e. On lui a prodigué les gestes de soins intensifs et mis en place un cathéter pour gérer le choc et la réhydrater. On l’a mise également sous oxygène et sous tapis chauffant. On la stimulait sans arrêt. » Au bout d’une heure, sa températur­e corporelle remonte à 35 degrés. Pomponette semble sortir du coma, mais les autres organes ne répondent pas. « Elle a fait un premier arrêt respiratoi­re. On l’a récupérée. Puis, un deuxième… En vain», souffle la vétérinair­e, qui avoue « avoir rarement vu cela dans sa car rière. » Heure du décès : 19 h 15. Quant au pourquoi du comment de cet épisode funeste, les circonstan­ces sont quelque peu floues. Chute accidentel­le de l’animal? Acte malveillan­t ? Difficile de percer le mystère.

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