Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Il va falloir répondre présent»

À 26 ans, Florian Fresia fait déjà fait presque figure d’ancien. Désormais investi d’une mission auprès des jeunes, le pilier gauche sait toute l’importance d’un bon départ en championna­t

- PHILIPPE BERSIA

Et oui, les années passent pour tout le monde. Avant-hier encore, Florian Fresia faisait figure de jeune et d’espoir au sein d’une armada rouge et noire qui comptait de nombreux généraux. Aujourd’hui, le minot n’en est plus vraiment un... Florian en convient facilement: « J’ai intégré le RCT à 1415 ans, soit il y a plus de dix ans. J’attaque ma 6e saison de Top 14. Je ne sais pas si les piliers arrivent toujours à maturité vers 28-30 ans, mais à 26 ans, je ne suis plus un jeune...» Après deux saisons à plus de 900 minutes de jeu, Top 14 et Champions cup confondus, en 2015-2016 et 2016-2017, Flo Fresia a franchi l’an dernier un nouveau pallier, cumulant cette fois plus de 1 500 minutes de jeu. Et même s’il ne se voit pas encore en numéro 1 au poste de pilier gauche, il attaque bien cette saison en pole position, devant Sébastien Taofifenua et le jeune champion du monde U20, Jean-Baptiste Gros.

« J’ai gagné en expérience »

Sa dernière sortie, toute en férocité, face à Lyon en atteste : Fresia est en pleine forme et semble fin prêt pour endosser de nouvelles responsabi­lités : «Iln’ya pas vraiment de numéro 1, 2 ou 3. C’est comme chaque saison. Mais c’est vrai que je continue d’avancer , reconnaît-il simplement. J’apprends d’année en année, ce qui continue d’être mon objectif. J’ai eu la chance de pouvoir beaucoup jouer la saison dernière et j’ai gagné en expérience. Là, j’avais un peu peur d’enchaîner, mais je me suis bien reposé, je suis parti en vacances avec mes amis et ma copine et je me sens vraiment bien. » Désormais rompu aux grands matches et au plus haut niveau, Fresia reconnaît appréhende­r les choses différemme­nt, et presque se sentir investi d’une nouvelle mission : « Depuis plusieurs saisons, j’ai eu la chance de côtoyer de grands joueurs, de faire des phases finales, et peut-être que j’aborde cette saison différemme­nt par rapport à certains. Pour le coup, il faut même que je m’investisse auprès des jeunes. Cela fait partie du job, sinon ils ne comprendra­ient pas. Je suis moi aussi passé par le centre de formation. Ce n’est pas évident pour tout le monde de percer...»

« On veut être champions de France »

S’il imagine aussi avec lucidité les difficulté­s à venir en cette saison de transition, Fresia ne veut surtout pas s’y arrêter ou faire de différence avec le passé : « On est toujours 40 joueurs. Chaque année, c’est pareil. Certains sont partis, d’autres sont arrivés, qui vont à leur tour s’investir à fond... On verra bien comment ça tourne, mais je suis persuadé qu’on a le potentiel pour gagner un nouveau trophée. On a aussi vu avec Castres l’an dernier que des mecs qui n’étaient pas les meilleurs du monde pouvaient être champions de France et nous, ce qu’on veut, c’est être champions de France. » Pas plus inquiet que ça, malgré des matches de préparatio­n peu rassurants, le natif de Gassin précise : «On ne peut pas encore vraiment se prononcer. Les matches amicaux restent des matches amicaux. Ce week-end, on a un rendez-vous qui compte. Là, on pourra peut-être dire si on est prêt ou pas... Mais je le répète, le rendez-vous, c’est ce week-end ! Il va falloir répondre présent sinon ce sera compliqué pour nous. » Ce que son manager Collazo a résumé d’un laconique : « Si on s’éparpille, on ramasse. Là, j’espère que l’on va se resserrer.» Et ce n’est évidemment pas nous qui, maintenant, allons lui apprendre l’importance d’un bon départ dans ce championna­t aux allures de marathon.

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(Photo Dominique Leriche) Florian Fresia est persuadé que le RCT a encore le potentiel pour gagner un trophée.
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