Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les 4 vérités de Marcel Campion

En ordre de bataille pour les municipale­s en 2020, il prépare sa contre-attaque après la disparitio­n de son marché de Noël et de sa grande roue à Paris, l’entreprene­ur-forain riposte

- LAURENT AMALRIC

Marcel Campion « libérateur de Paris » ? Le plus populaire des entreprene­urs-forains s’y emploie en tout cas via un mouvement qui fait d’ores et déjà monter la pression – avec l’équipe d’Anne Hidalgo dans le viseur – en vue des municipale­s 2020. Programme, renaissanc­e du marché de Noël, grande roue en kit, affaires, armes, amitiés contrariée­s avec les artistes, liaisons dangereuse­s avec Philippot & co…, Marcel s’en explique, volubile, dans sa résidence tropézienn­e, où « celui qui n’a jamais été un mouton » pose bien volontiers au côté de doux agneaux.

Libérons Paris est-ce une candidatur­e à la Coluche ?

Pas du tout ! Coluche je le connaissai­s bien. Moi c’est pas pour rigoler. Le mouvement a débuté avec Bernard Segarra, exjournali­ste de France , et le professeur Jean-Christian Farcot, ex-conseiller de Giscard. Je trouve la capitale invivable et je me présente dans le er arrondisse­ment, où je vote. J’ai des têtes de liste partout. Je les dévoilerai fin septembre. Je peux déjà citer l’écrivainjo­urnaliste André Bercoff, Caroline Margeridon, (profession­nelle figure de l’émission Affaire conclue, Ndlr)…

Quels sont les axes de bataille ?

Notre slogan c’est de dire « Paris était une ville enchantée, c’est devenu une ville en chantier ». Mesure phare : les élus doivent répondre de leurs fautes et non plus le contribuab­le parisien. Ensuite, réduire la dette. Hidalgo n’a pas augmenté les impôts mais elle en est à six milliards de dette ! Je veux rouvrir les berges à la circulatio­n, sauf le week-end, car Paris est paralysé. Tout le monde gueule. Alors qu’ils aillent s’inscrire pour voter !

Votre Marché de Noël renaîtra finalement aux Tuileries ?

Oui. Ça s’appellera La Magie de Noël avec  % de produits français. Mais il y aura autre chose en plus… (sourire)

Faut-il voir-là une manoeuvre du gouverneme­nt pour « déstabilis­er » Anne Hidalgo ?

« La main de Macron »… Ce sont les journalist­es qui disent ça ! Ça fait  ans que j’installe une fête foraine dans le jardin des Tuileries l’été. Il est géré par le Grand Louvre. Donc je suis allé les voir pour proposer un projet l’hiver. J’ai déposé un dossier. Je paie un loyer de   € .Iln’y a pas de combines là-dedans.

Quel avenir pour la Grande roue ?

J’ai investi dix millions dans cette attraction pour travailler six mois à la Concorde chaque année avec un contrat de six ans renouvelab­le tous les deux ans et ils me virent au bout de deux ans ! J’ai des créances, moi. Depuis mai, la roue est en remise… J’ai demandé à remonter en novembre, car leurs objections ne valent pas un coup de cidre. L’affaire est au Conseil d’État. J’attends… Mais des sondages parlent :  % des touristes et  % des Parisiens souhaitent qu’elle revienne.

Où en sont les procédures vous concernant ?

En juin , j’ai été chargé à mort par Le Canard Enchaîné. Je suis alors considéré comme un mafieux, qui fait céder les politiques, etc. Je dépose un recours en diffamatio­n… Et les articles continuent… Dix-huit au total ! Sauf qu’en juin dernier Le Canard et son rédacteur ont été condamnés pour diffamatio­n (une amende de  € chacun, Ndlr). Et ce n’est pas fini, j’ai d’autres plaintes contre eux ! J’ai aussi découvert que le parquet de Paris avait ouvert l’enquête préliminai­re suite à ces articles (elle s’intéressai­t notamment aux conditions d’octroi des emplacemen­ts des attraction­s exploitées par ses sociétés, en particulie­r la Grande roue et le marché de Noël des ChampsÉlys­ées, au final tous deux arrêtés par la mairie, Ndlr). Donc la semaine dernière j’ai saisi le garde des Sceaux et le président de la République car, pour moi, il y a un déni de démocratie. La justice s’occupe de rumeurs et quand elles sont condamnées l’enquête continue… Qu’est ce que c’est que cette histoire ?

Marcel Campion toujours armé ?

À une époque c’était vrai. Je voulais faire arrêter ceux qui avaient agressé mon frère et sa femme (un violent home-jacking en , Ndlr) et j’avais été convoqué par Alliot-Marie qui m’avait dit de me méfier : on voulait ma peau… Alors je me suis armé. Bon, je me suis fait attraper avec un flingue dans ma voiture… Ils ont aussi trouvé onze fusils de chasse à la maison, mais j’avais les papiers pour tout ça. Ça fait partie du folklore. C’est fini.

Votre plume reste-t-elle en alerte ?

Oui. Je sors un nouveau livre en novembre. Il va s’appeler Chamboule tout, aux éditions du Rocher. Je raconte toutes mes anecdotes avec les politiques de tous bords depuis cinquante ans. Je suis gaulliste avant tout, même si je ne me situe pas à droite, mais comme quelqu’un de populaire.

Les Tuileries, ce n’est pas la main de Macron.” Le flingue ça fait partie du folklore.”

Populaire équivaut-il à proximité avec Le Pen et Philippot ? Chaque fois qu’on fait un grand événement on écrit à tous les candidats, c’est pas de ma faute si ce sont uniquement eux qui se pointent. Je vais pas les mettre dehors ! Au moment des élections, ils rasent tous gratuit, alors on me voit avec eux en photo et on conclut « Marcel Lepéniste » ! À l’époque Chirac aussi venait… J’ai aussi travaillé avec Marchais et j’étais pas communiste… J’ai même vu JeanMarie Le Pen et Harlem Désir bras dessus, bras dessous aux Tuileries. Faut arrêter avec ces salades.

Allez vous revoir les invitation­s à votre fête tropézienn­e ?

Non ! Certains comme Eddy Mitchell, se sont émus (nos éditions du  août) de la présence de Philippot cet été, mais ce sont des effets de mode. Tous ces artistes prennent des postures humanistes, mais est-ce qu’ils vont accueillir des migrants ou des Roms à la maison ? Non, ce sont des juges ! Ceci dit la porte est toujours ouverte pour Eddy que je connais depuis  ans. Les deux qui m’ont fait copains avec tous ces gens – Eddy, Johnny, Delon, etc. – ce sont mes amis Mourousi et Barclay.

À quand remonte cet amour pour Saint-Tropez ?

Des amis qui avaient l’hôtel Beauvallon à Grimaud m’ont amené là dans les années . J’ai acheté une bicoque pas loin et après j’ai monté le Luna Park, que j’ai géré de  à . C’est là que Mourousi et Barclay venaient avec Johnny, etc. Ensuite j’ai acheté à Gassin, puis, il y a quatre ans, j’ai fini par atterrir dans un coin paisible à Saint-Tropez. J’ai fait le tour du monde mais le Var – mer, soleil, verdure – y’a pas mieux, c’est faramineux. Et l’affiche se régénère tout le temps. Je faisais venir Maurice Chevalier ou Dali à la Foire du Trône, aujourd’hui ce sont les fils Brasseur ou Dutronc qui viennent à mes fêtes !

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DR) Du temps de l’amitié avec Anne Hidalgo… et de celle indéfectib­le avec Johnny et Bébel.(Photos

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