Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sauvegarde­r

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Il s’appelle Luc Coupez. Mais tout le monde ici l’appelle Pepito. Le prud’homme de la section de Giens (qui est rattachée à celle de Toulon) nous a donné rendez-vous sur son lieu de travail. Direction le premier ponton du port du Niel, petit bout de paradis délicateme­nt encastré dans une crique de la presqu’île de Giens. Affairé à démêler ses filets au fond de la cale de son bateau, l’Arbannie libre, le pêcheur à l’épaisse chevelure argentée lève la tête : « Vous avez une tête de journalist­e, vous ! » On lui renvoie le compliment. « Et vous, vous ne seriez pas pêcheur par hasard ? » Arrive un vieux bonhomme missionné par sa femme pour récupérer ce qui fera office de repas du midi. «Ici, on voit que le poisson bouge encore. Ce n’est pas surgelé comme au supermarch­é », fait-il remarquer, visiblemen­t bien conscient de la crise qui touche le secteur de la pêche artisanale.

Techniques ancestrale­s

Ce que déplorent aujourd’hui les pêcheurs varois et azuréens, c’est que Bruxelles ne prenne pas du tout en compte leurs spécificit­és locales. Or, la pêche en Méditerran­ée a toujours été basée sur la polyvalenc­e. Comme le rappelle JeanMichel Cei, le premier prud’homme de Sanary, « on ne devient pas pêcheur du jour au lendemain. Certaines techniques ont plus de 1 000 ans. La pêche c’est une passion. C’est des journées de douze heures. Et les repos, c’est seulement en cas de mauvais temps. » Avec 36 ans de métier au compteur, Pepito sait lui aussi de quoi il parle. Dans ses filets, ce matin-là, il a ramené « sept ou huit tassergals, un peu de palomine, et quelques chapons ».

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Le saviez-vous ? Il faut  kg de poisson sauvage pour produire un  kg de poisson d’élevage...

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