Comment gravir la marche des municipales pour LREM
Hypermajoritaire au plan national, le parti présidentiel prépare l’échéance de 2020 et lance dans le Var une « grande consultation locale ». En prônant d’avance « le trans-parti »
Si Emmanuel Macron a pris l’Élysée en lançant ses marcheurs, peut-il ravir des fauteuils de maires, au porte à porte ? Dix-neuf mois avant l’échéance de mars 2020, le parti présidentiel s’attelle à la conquête des exécutifs communaux. Un échelon crucial à qui veut prendre racine. La République en marche (LREM) gouverne la France, mais ne dirige qu’une poignée de communes. Poser les jalons d’une implantation locale, voilà l’ambition de ses affiliés varois qui lancent «une grande consultation », clairement intitulée : « Ensemble pour le Var : objectif municipales ». Acte fondateur, hier aprèsmidi au Cannet-des-Maures, en présence de Sereine Mauborgne, une des six députés que compte LREM dans le département (sur huit députés). Près de 200 participants sont venus cogiter sur la conception d’un questionnaire, que les militants iront ensuite soumettre, comme ils l’ont déjà fait en 2016 et 2017.
Méthodologie de la présidentielle
« La méthodologie qui a fonctionné pour la présidentielle, oui, c’est de cette façon-là qu’on peut prendre un territoire », assure Sereine Mauborgne, assise à la table ronde sur le thème des transports. « Aller ouvrir les portes, pour écouter ce que les gens attendent. Ce qui change dans ce que nous faisons, c’est l’écoute du citoyen.» Pour elle, la forme idéale que pourrait prendre la campagne municipale serait : «50 réformes pour ma ville et mon intercommunalité ». Et cette fois, même les questions/réponses auront été mises en débat.
Peu d’étiquettes mais de l’entrisme
Sur la stratégie à venir, on annonce d’emblée que « les équipes étiquetées En marche seront peu nombreuses », mais on assume tout autant faire de « l’entrisme avec des équipes macron-compatibles ». Qu’est-ce qui pousserait un maire installé à faire de la place à des marcheurs ? La députée de la 4e circonscription varoise répond: « Les maires ont pris conscience que les députés LREM sont aussi bons que les autres. » Elle appuie sa démonstration. «Nous les jeunes élus, on avance, on est sérieux. Les élus LR [les Républicains] n’ont plus de doute sur notre capacité de travail.» Ce qui sera peut-être possible dans les communes de taille moyenne pourrait se heurter à une logique plus politique dans les grandes villes. Mais là encore LREM croit en ses chances.
« Des élus partout »
« L’appartenance politique ne va pas être le critère, mais le projet, analyse Reynald Cadoret, référent territorial de LREM dans le Var. Des mairies se rapprochent de nous et travaillent très bien avec nos députés.» La démarche de « rencontre avec les citoyens » est là pour consolider l’ancrage du parti qui revendique 6000 adhérents varois. D’ici début 2019, la phase de diagnostic devrait être achevée, en vue d’une cartographie des enjeux spécifiques à chaque territoire. Mais aussi des communes macron-compatibles. Sereine Mauborgne est soucieuse d’une dynamique à l’échelle du département: « Mon objectif, dit-elle, est d’avoir des élus partout sur le territoire.» D’ici là, LREM doit dénicher d’autres figures locales, « faire émerger les talents» parmi les personnalités du monde civil prêtes à s’engager. D’ici là, les élections européennes de 2019 auront donné autant le tempo que la température. Et un nombre faramineux de nouvelles réformes sera arrivé en débat au parlement.