CRS sur les plages : le maire s’insurge contre leur possible disparition P
Avec leur double casquette – secouristes et policiers – ces super-fonctionnaires en renfort estival assurent, selon la mairie, une indiscutable sécurité. Pourtant, le gouvernement souhaite y mettre fin
Les maires des villes de bord de mer en entendent parler depuis plusieurs années, mais une intervention récente du ministre de l’Intérieur leur fait craindre que ça pourrait être pour bientôt. Y aura-til encore des CRS pour assurer surveillance et sécurité sur leurs plages pour les saisons estivales à venir ? A Six-Fours, où des CRSMNS (Maîtres nageurs sauveteurs) sont présents depuis soixante étés, la position de l’Etat ne convainc pas (lire ci-contre). Le maire, Jean-Sébastien Vialatte, en a expliqué les raisons lors d’une conférence de presse, hier au poste de secours principal, sur la plage de Bonnegrâce : « Nous sommes particulièrement attachés à la présence des CRS durant l’été. Ils interviennent sur la plage et en mer, mais également en VTT, à l’arrière des plages. » Un dispositif qui assure un effectif permanent de sept de ces policiers spéciaux, qui viennent compléter la quarantaine de maîtres-nageurs recrutés par la municipalité et les deux policiers municipaux affectés pour la saison.
Une présence qui freine les ardeurs
Pour lui, ce renfort présente d’indiscutables avantages: « Outre leur rôle de sauveteurs, ils font respecter la loi grâce à leur pouvoir de police, que les autres maîtresnageurs, aussi compétents soient-ils, n’ont pas. Ce pouvoir de police sur les plages est particulièrement important. Depuis le début du mois de juillet, il y a eu une centaine d’interventions judiciaires : constat d’infractions maritimes, défauts de permis, excès de vitesse dans la zone
des 300 mètres, divers délits et procès-verbaux, etc. » Il y a aussi la particularité de sa ville : « Six-Fours, 40 000 habitants l’hiver et plus du double l’été, ne possède pas de commissariat. Nous dépendons de celui de Sanary, avec des policiers qui doivent intervenir de Bandol jusqu’au Brusc ! Imaginez un peu le temps qu’il leur faut pour intervenir d’un bout à l’autre de la circonscription en période de forte affluence ! D’où l’intérêt d’avoir des forces de police sur place. » Guy Molina, du syndicat Unité SGP Police, également présent, a notamment complété : « Nous sommes pour le maintien des CRS-MNS sur les plages (...) Depuis 2016, ils sont armés et sont formés
en cas de tuerie de masse. C’est un dispositif qui s’inscrit parfaitement dans le souhait du gouvernement de mettre en place une police de sécurité du quotidien. Les gens en sont contents. » Le maire rebondit : « Oui, ça les rassure. D’ailleurs, dès que les CRS arrivent – certaines années un peu plus
tard que d’autres à cause d’événements majeurs – une certaine partie de la population, qui posait parfois problème, change de comportement. En fait, leur seule présence suffit la plupart du temps à éviter tout problème. » Pour conclure, Jean-Sébastien Vialatte fait une proposition
au gouvernement : «Je sais que tous les maires ne partagent pas mon avis, mais moi, je suis prêt à participer financièrement pour continuer à bénéficier des CRS l’été. » Et parle même, le cas échéant, de faire appel à des sociétés privées.