Honoré d’Estienne d’Orves le destin cruel du héros de la France Libre
Alors que la commémoration de la mort du capitaine de corvette – capitaine de frégate, à titre posthume – comte Honoré d’Estienne d’Orves sera célébrée mercredi au Broussan, voici, pour la postérité, l’itinéraire glorieux de celui qui fut l’un des tout premiers fusillés de la Résistance. 22 juin 1940... Envahie, humiliée, bafouée, la France est au plus bas. Si d’aucuns, par lâcheté ou par conviction, affichent leur sympathie pour l’occupant, si l’immense majorité se réfugie sous l’aile rédemptrice du Maréchal, quelques-uns refusent obstinément de se soumettre. Honoré d’Estienne d’Orves, officier de la Marine nationale et enfant du Broussan, est de ceux-là. Lorsqu’il apprend la signature de l’armistice, il est à bord du croiseur Duquesne, mouillé à Alexandrie (Égypte). Décidé à poursuivre la lutte coûte que coûte, il s’interroge. Et le 10 juillet finalement, après avoir laissé un message à ses supérieurs, il quitte le navire. Quelques semaines plus tard, à l’issue d’un périlleux périple, il rallie Londres et le général de Gaulle. Eu égard à sa détermination et à ses brillants états de service, il est aussitôt expédié en France occupée pour diriger un réseau. Mais à peine arrivé en Bretagne, il est capturé avec sept de ses compagnons (trahis par leur radio). Condamné à mort par un tribunal nazi qui salue cependant « son patriotisme et son sens élevé de l’honneur», il est fusillé au mont Valérien à l’aube du 29 août 1941 en chantant La Marseillaise. Son sacrifice, à une époque où bien peu avaient opté pour le chemin de l’honneur, fera de lui le tout premier symbole de la Résistance. Sa mémoire sera célébrée ce mercredi 29 au Broussan en présence du maire, des élus et d’une foule de personnalités de tous horizons. À 10 h 30, messe. À 11 h 30, cérémonie patriotique. À 11 h 45, apéritif d’honneur.