L’amoureux de la bière mis à l’amende par le tribunal
Un Toulonnais, poursuivi pour « vol par ruse ou escalade » au préjudice de l’enseigne Leclerc, a écopé de 4 000 euros d’amende avec sursis. Le coauteur ne s’est pas présenté à l’audience
Trente packs de bières disparus: cela ne passe pas inaperçu ! C’est pourtant ce qui s’est passé dans une grande surface Leclerc, à Toulon. Le 16 juin dernier, la réserve du magasin avait été délestée de 30 packs puis, quelques jours plus tard, de 20 packs supplémentaires. Le représentant de l’enseigne avait déposé plainte dès le lendemain des faits et les caméras de surveillance avaient parlé. Elles avaient filmé un véhicule venant se positionner devant le lieu et un individu avait escaladé le mur. « Sur les images, l’immatriculation de la voiture était nette et avait mené jusqu’à vous », a résumé Claire Diwo, la présidente de la juridiction. Face à elle, seul un Toulonnais de 34 ans s’est présenté. Le coauteur des faits était absent, libéré dans un autre dossier en juillet dernier, et visiblement peu enclin à venir s’expliquer. « Ces 30 packs de Desperado ont donc été volés et, le 24 juin, un autre individu, accompagné de deux autres hommes, est revenu pour prendre de nouveaux packs de bière ». « Moi, je n’ai participé qu’aux premiers faits », a signalé le Toulonnais, à la barre. « Je reconnais tout. J’avais des difficultés financières, c’est vrai, et c’était le moyen de me faire un billet de 100 euros. J’ai fait ça sans trop réfléchir. Mais je me suis contenté de transporter les packs de bière. C’est tout », a expliqué le Toulonnais.
« L’appât du gain »
«Ancien artisan, il est aujourd’hui sans emploi mais vous devez réprimer les faits pénalement », a indiqué Me Julien Meunier qui intervenait pour l’enseigne Leclerc qui s’est constituée partie civile. «Le préjudice pour l’entreprise s’établit à 295 euros pour la marchandise et 1 098 euros de réparations de matériel». «Au moins, le prévenu a le mérite d’être là ! », a déclaré le représentant du parquet, Patrick de Firmas, indiquant que ce dernier n’avait jamais été condamné auparavant. Le magistrat a requis trois mois de prison avec sursis contre le Toulonnais et un an contre le coauteur absent. En défense, Me Michaël Freyriat, a fait valoir que, « père de deux enfants, son client avait été contacté et avait tout simplement cédé à l’appât du gain». Il a demandé une dispense de peine pour son client et la non-inscription de la condamnation à son casier judiciaire. Finalement, le mis en cause a été condamné à 4 000 euros d’amende avec sursis et l’autre prévenu à un an de prison. Leclerc a été retenu dans sa constitution de partie civile et recevra 493 et 296 euros pour le préjudice subi.