Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un couple de touristes sauve un septuagéna­ire de la noyade dans la rade de Toulon

- PIERRE-MICKAËL AYI

Ils ont fait preuve d’une lucidité et d’un courage exemplaire. Un couple de plaisancie­rs a sauvé de la noyade, samedi vers 16 h 50, un pêcheur sous-marin empêtré dans les courants marins de la rade de Toulon. « C’est normal ce qu’on a fait, j’espère qu’il ne s’est pas accroché pour rien », glisse Véronique, d’une voix émue au téléphone. « Il s’est tenu à la vie comme un diable. » Originaire de Saint-Étienne (Loire), ces héros ordinaires ont tendu la main, malgré la tempête charriée par le mistral, à un plongeur victime d’un malaise, au niveau du ponton de l’espace nautique Grimaud à La Seyne. Sauvé des eaux, le chasseur en insuffisan­ce respiratoi­re a finalement été pris en charge au centre hospitalie­r de Toulon-La Seyne. « Il respirait, et il a eu le temps de nous dire merci. »

« Il dérivait au milieu de l’eau »

Car auparavant, ses deux anges gardiens, qui finissaien­t de désarmer leur bateau, ont eu très peur. « Il dérivait au milieu de l’eau, à 25 mètres du bord, on ne voyait que ses yeux », poursuit la touriste. «Apparemmen­t, il n’arrivait pas à revenir…» Pris dans des forts courants, la victime septuagéna­ire ne se débattait plus, selon les témoignage­s. Philippe, l’époux de Véronique, a bien lancé une bouée de sauvetage dans sa direction, mais sa tentative est restée sans succès. Le plaisancie­r a alors plongé dans l’eau profonde de 8 mètres, afin de porter secours. Un geste d’inconscien­ce qui a finalement été salutaire. « Mon mari a accroché la bouée autour du corps du plongeur avec une corde, et l’a hissé sur le pont d’un voilier en le portant sur l’épaule. Dans une eau à 20 degrés et avec beaucoup de courants. J’ai bien cru qu’il allait y rester… » Véronique souffle, après avoir beaucoup tremblé en guettant l’arrivée des secours. « Il ne parlait pas, ne bougeait pas. Sa peau était violette. » Le sauvetage a duré plus d’une vingtaine de minutes. Véronique, qui lui a délivré un massage cardiaque d’urgence, s’est beaucoup époumonée. A beaucoup hurlé avant l’arrivée du Smur et des sapeurs-pompiers. « J’ai eu peur même pour mon mari, reconnaît-elle. C’était éprouvant. Heureuseme­nt, le plongeur avait une sacrée forme. Car il ne fallait pas rester à l’eau une minute de plus… » Véronique a repris le travail, encore « sous le choc ». À 400 km de La Seyne. Elle interpella­it hier afin d’avoir des nouvelles du plongeur. « On n’a aucune nouvelle de sa prise en charge aux urgences, conclut-elle. Est-ce qu’il va bien ? Nous cherchons à le savoir. »

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