Homosexualité : le pape provoque la colère des associations LGBT
Un conseil qui se transforme en polémique. Dimanche, le pape François a recommandé le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent des « tendances homosexuelles » dès l’enfance chez leur progéniture. Dans le même temps, il a estimé qu’il fallait tenir compte de l’âge des interlocuteurs. « Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C’est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans », a dit Jorge Bergoglio. « Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité », a-t-il déclaré. Des propos « irresponsables » selon plusieurs associations de défense des droits LGBT en France. La porte-parole de l’Inter-LGBT, Clémence Zamora-Cruz, s’est dite « choquée » et « inquiète ». « Nous condamnons ces propos, parce que l’homosexualité n’est pas une maladie. Renvoyer encore l’homosexualité vers la maladie, c’est continuer de stigmatiser les personnes LGBT », a dénoncé Clémence Zamora-Cruz.. Et ce n’est pas la première fois qu’un pape évoque l’homosexualité comme une menace à combattre. ÉGLISE LE PAPE FRANÇOIS ET L’HOMOSEXUALITÉ « Jean-Paul II a rappelé les grands principes de l’Église. Il a dit non à la bande des quatre péchés de notre époque : la contraception, le divorce, l’homosexualité et l’euthanasie », rapportait un journaliste en 1987.
Le Vatican fait marche arrière
Plus récemment, en 2006, « Benoît XVI a dénoncé les menaces contre la famille, condamnant ainsi l’homosexualité, l’avortement et la contraception », commentait un autre reporter. En 2013, pourtant, le pape François avait fait preuve d’une ouverture inédite à l’égard des personnes homosexuelles avec sa fameuse formule « Qui suis-je pour juger ? », sans pour autant remettre en cause la doctrine de l’Église qualifiant l’homosexualité d’acte « désordonné ». Le Vatican a retiré, hier, la référence à la « psychiatrie » dans la déclaration faite la veille par le pape François, interrogé sur l’homosexualité, soulignant que le souverain pontife ne voulait pas évoquer cette question comme « une maladie psychiatrique ».