Incertitudes sur l’impôt à la source
Malgré les propos se voulant rassurants de son ministre des Comptes publics, Macron attend « des réponses précises » avant de lancer la réforme
J’ai plutôt l’intention de conduire cette réforme à son terme mais j’ai demandé aux ministres compétents de répondre à toutes les questions qui se posent encore, avant de donner une directive finale », a déclaré, hier, le président au cours d’une conférence de presse à Helsinki. « J’ai besoin d’une série de réponses très précises et d’être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place si on le met en place », a-t-il ajouté. « Il est normal que nous nous assurions que les détails soient bien clairs », a-t-il insisté au côté du Premier ministre finlandais Juha Sipila, qui a vanté le prélèvement à la source, appliqué dans son pays depuis des décennies. Lancée sous le quinquennat précédent, la réforme, qui va concerner près de trente-huit millions de foyers fiscaux, a déjà été retardée d’un an par l’exécutif. En charge du dossier, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a assuré , lundi, qu’elle serait bien mise en oeuvre à la fin janvier 2019. « C’est une réforme complexe, qui demande beaucoup de travail [...] On aura des réunions tout le mois de septembre », a-t-il précisé.
L’opposition demande d’y renoncer
La veille, le Premier ministre Edouard Philippe avait promis de faire « le point » sur ce dossier d’ici à quelques semaines. La mise en oeuvre du dispositif suscite la préoccupation de chefs d’entreprise et de syndicats, qui s’inquiètent de possibles failles ou angles morts. Elle est aussi critiquée par des responsables de l’opposition, comme Laurent Wauquiez (LR), qui a demandé, mercredi, à l’exécutif d’y renoncer, jugeant qu’il était « encore temps » d’arrêter une réforme « qui va dans le mur ».