« Le taxi, il gagne sa vie quand il roule ! »
Il est à peine 9 h 30 et Julien Brunet est déjà exaspéré par son début de matinée. Le président du groupement Taxi Radio Toulonnais revient tout juste d’une course entre La Seyne et Toulon. « C’était juste l’enfer », souffle-t-il, derrière son bureau administratif situé au nord de la métropole. « Quarante minutes pour faire à peine 7 km… » Encore une journée qui part mal ! La veille, le chauffeur varois a mis « plus de deux heures » pour rallier Toulon depuis Nice. La faute à « un accident qui a bloqué toute l’autoroute ». Les embouteillages, il connaît. Il les vit et les affronte « tous les jours ». Or, comme il a coutume de dire : « Un taxi, il gagne sa vie quand il roule… Mais quand il est à l’arrêt…»
Oser des choses… comme au Japon
Le taxi toulonnais regrette qu’en France, et plus particulièrement dans notre région, « on n’ose pas assez de choses au niveau des voies d’insertion. Il faut plus de culot… Quand on voit par exemple qu’ils ont mis des feux pour rentrer sur l’A57 au niveau de Toulon est, forcément, ça ralentit le trafic. » (lire par ailleurs) Et d’évoquer les gigantesques structures routières érigées au Japon. « Là-bas, précise-t-il, ils voient les choses en grand, ce qui leur permet de faire avancer toutes les voitures. » Mais pour lui, deux ou trois choses relèvent davantage du bon sens ou des petits gestes quotidiens que des travaux d’aménagement herculéens. D’abord, combattre l’incivisme au volant. « Les bouchons, constate-t-il, sont souvent générés par les incivilités des automobilistes ».
Rendre les transports en commun plus attractifs
« Le problème, théorise Damien Brunet, c’est que plus les gens sont bloqués dans les embouteillages, plus ils deviennent stressés et plus ils deviennent bêtes au volant .» Pour lui, « il faut absolument dédier plus de voies aux transports en commun et inciter les gens à les utiliser ». Mais pour cela, il faut aussi « créer plus de parkings de délestage à l’entrée des grandes agglomérations comme Toulon » (lire par ailleurs). Enfin, « puisque le porte-monnaie dicte tout », Damien Brunet souhaiterait voir davantage « d’incitations financières » .Tel est, selon lui, le principal levier sur lequel il faut jouer. Car lui n’est pas franchement pour les mesures restrictives, comme dans certaines capitales européennes où la circulation en centre-ville est tarifée.
Favoriser le covoiturage
Comme le rappelle enfin le représentant des taxis toulonnais, « la voiture reste un gros poste de dépenses dans le budget de la famille ». Pour une bonne raison : «Les Français, remarque-t-il, aiment bien être autonomes avec leur voiture. » Une histoire de culture « difficile à changer » .Lui estime qu’il faut « plus partager les infos » et développer ainsi le « transport collaboratif ». Et de prendre en exemple « les enfants qui vont à l’école… Les parents pourraient se mettre d’accord et s’arranger pour limiter les trajets ».