Les dernières confidences de l’ex-chef de la sûreté du Var
En quittant l’hôtel de police de Toulon pour la Haute-Saône, le commissaire Jonathan Biwand devient le plus jeune directeur départemental de la sécurité publique de France. Rencontre
Voilà cinq ans qu’il était à la tête de la sûreté départementale du Var, service qui mène le plus grand nombre d’enquêtes, notamment judiciaires, pour la police à Toulon. Âgé de 35 ans, le commissaire Jonathan Biwand devient le plus jeune directeur départemental de la sécurité publique de France. Une promotion. En prenant la tête de la police nationale à Vesoul, en HauteSaône, le trentenaire, père de deux jeunes enfants – dont une petite Toulonnaise –, se rapproche de ses origines alsaciennes. Voici ce qu’il nous a confié, en quittant son poste varois.
# L’enquête la plus marquante
Le meurtre d’un père de famille à La Garde, Gérard Pardies, restera un souvenir marquant – avec un fils devenu suspect qui niait farouchement. « Ça s’est joué à une ou deux heures près, en toute fin de garde à vue. Les enquêteurs avaient le doute, mais pas assez d’éléments matériels.» Avec les moyens dont elle dispose, la police technique et scientifique de Toulon « a fait aussi bien que les gendarmes avec Nordahl Lelandais». Une petite goutte de sang, une seule, avait échappé au récurage à la javel. Pas à la police.
# Le prix du risque et de l’audace
Février 2016 : 165 kg de cannabis rangés dans un sac de sport, quartier de La Marquisanne à Toulon. Décembre 2017 : 246 000 € en petites coupures planqués sous un lit. Deux affaires qui n’ont pas de lien direct, mais un point commun : « L’audace.» Le commissaire Biwand s’explique. «Ce sont des affaires qui démarrent sur des éléments tangibles, mais assez maigres. Pour obtenir l’autorisation de perquisitionner, il a fallu saisir un juge (1). » Avec une vraie part d’aléa. « La difficulté, le risque pour nous, est de faire chou blanc. Si les magistrats perdent confiance dans le service, vous n’avez plus rien.» Là, l’audace a payé.
# La délinquance à Toulon
Le phénomène lui semble évident. «Depuis un an et demi, on voit les affaires de tirs par arme à feu se multiplier partout en France, mais c’est encore plus vrai sur Toulon.» Essentiellement en lien avec le trafic de stupéfiants, « une activité tellement lucrative que les gars osent tout ». Parfois, les actions de la police déstabilisent des réseaux installés et provoquent indirectement de nouvelles rivalités. Le commissaire en donne un exemple assez récent. « Dans le quartier de La Closerie à Toulon, avant l’été, le démantèlement d’un réseau est à l’origine d’une série de coups de feu. Des jeunes voulaient mettre la main sur la place laissée vacante. »
# Le monde vu par un policier
Être policier implique de voir le plus souvent le côté obscur de la société. Fils d’un ouvrier dans l’industrie du papier et d’une mère aide-soignante, Jonathan Biwand pensait d’abord à entrer dans l’armée. Mais le concours de commissaire, passé avec succès en 2009 après cinq années de droit, lui a fait endosser le bleu de la police. « Ce qui me plaît, même si ce n’est pas moi qui suis sur le terrain, c’est de voir le
Service civique : recrutement de nouveaux volontaires
monde tel qu’il est. Sans filtre. Les plus grosses horreurs, on les voit. Après, il y a peutêtre une déformation professionnelle. On a tendance à voir un peu le mal partout.» Et des bons moments? « Quand on met un assassin en prison, on est content.»
# Ce qu’il dit de ses troupes
« Quand on arrive, quand on s’installe, c’est bien de commencer par ne rien faire. Pour comprendre comment fonctionne un service .» Quitte ensuite à « oser faire des réformes ». Les cent cinq hommes et femmes placés sous son commandement à Toulon, il les a « beaucoup appréciés ».« Il faut cumuler beaucoup d’heures, rester tard, revenir.» L’encore jeune commissaire est certain de « quitter un des beaux postes de [sa] carrière, les plus passionnants ». Il repart avec le fourreau noir qui contient son épée de commissaire, lame gravée, peu effilée. « Totalement désuet, mais tout un symbole », sourit-il. Elle ne quitte pas son bureau. 1. L’article 76 du code de procédure pénale prévoit les perquisitions sans assentiment. Un juge des libertés et de la détention doit donner son feu vert.
Lutte contre les violences faites aux femmes : premier guide à l’usage des professionnels varois
Afin d’améliorer la prise en charge des femmes victimes de violences (violences au sein du couple, agressions sexuelles, viols, harcèlement sexuel et moral, mariages forcés, prostitution) et faire connaître aux professionnels varois les actions et dispositifs existants, un guide pratique rassemblant les informations utiles sur les dispositifs existants a été réalisé. Ce guide est disponible en ligne, sous la forme d’un ebook, sur le site Internet de l’Etat dans le Var (www.var.gouv.fr), sur le compte Facebook de la délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité @FemmesEgaliteVar. Il est également diffusé, sous format papier, aux travailleurs sociaux du Var.