Encore trop fragiles...
Malgré une entame prometteuse, les Toulonnais, qui manquent toujours de confiance, de repères et d’équilibre, n’ont pas réussi à garder le contrôle du match
De la parole aux actes, il y a parfois beaucoup. Et même si c’est un indispensable préalable, il ne suffit pas de vouloir fort quelque chose pour l’obtenir. Hier encore, les Toulonnais en ont fait l’amer constat. Malgré une entame tout à fait conforme à ce qu’on espérait, il n’y a pas eu de réelle surprise à Pau. L’équipe la plus homogène et la mieux en place l’a logiquement emporté.
L’heure n’est pas encore grave
Si les 20 premières minutes toulonnaises, récompensées par un essai de Josua Tuisova, ont permis de constater de réels progrès, les 60 autres ont mis en évidence toutes les fragilités persistantes de ce RCT en chantier. Il y a d’abord eu ce manque de réalisme en attaque assortie d’une mésentente Messam-Tuisova en défense qui a permis à Dougall de revenir au score et ensuite à Pau de tourner en tête à la mi-temps. Mais aussi cette persistance à vouloir jouer tous les ballons depuis leur camp alors qu’il fallait les trier, ces choix d’aller trop vite au sol alors que Patrice Collazo voulait les voir jouer debout pour assurer une meilleure continuité, toutes ces fautes de main qui ont encore pollué leur jeu, et puis cette incapacité à renverser la pression lorsque les Palois leur ont vraiment fait la guerre dans les rucks... Autant de points faibles mis en évidence par la performance des hommes de Mannix et la science d’une charnière Slade-Daubagna qui a su parfaitement s’adapter à la situation (voir ci-dessous) quand celle des Toulonnais continuait de chercher en vain des solutions. L’heure n’est pas encore grave. Rome non plus ne s’est pas construite en un jour et les groupes ont souvent besoin de vivre ensemble des situations compliquées pour grandir et se révéler. Mais le besoin de « se payer » comme dit Collazo au moins, pour ne pas se laisser décrocher au classement, devient maintenant urgent.