Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Malvoyant, il descend un bout du Rhône en kayak

Retour sur le Cano Trip de Georges Nicolas, Toulonnais en quête d’aventure pour qui «la vie ne doit pas s’arrêter au handicap». Avec deux amis, ses deux fils et le chien Fuji il a ramé. Et pris la pluie

- SO. B.

C’était en plein été, au début du mois d’août. Mais c’est la pluie qui a eu raison des rameurs. L’aventure n’en est pas moins belle, pour Georges Nicolas. Le Toulonnais a descendu 180 km sur le Rhône, en quatre jours de navigation et trois nuits de bivouac. Avec deux amis, ses deux fils et son chien guide – la belle équipe s’appelle Mehdi, Clément, Pascal, Stéphane, Georges et le chien Fuji. Touché par une maladie orpheline qui a emporté l’essentiel de sa vision, Georges Nicolas a connu un déclic l’entraînant tout plus loin en expédition (Var-matin du 31 juillet 2018). Sa première descente de fleuve se raconte comme une préparatio­n pour de prochaines aventures. La Loire dans un an, avant de convoiter le cours d’un grand fleuve canadien.

Bruissemen­ts d’ailes

Partie d’Andance en Ardèche, l’équipe ne s’est plus guère éloignée du Rhône, dormant près des rives, passant les écluses en portant les kayaks et le reste du temps, filant sur le fleuve, d’où s’envolent les oiseaux. «J’entendais le bruissemen­t de leurs ailes, on a croisé des hérons, des cygnes, des canards.» Deux castors ont même été aperçus. Au temps estival qui les a d’abord baignés de chaleur a succédé l’orage, le vent et Près du barrage d’Arras-sur-Rhône, avec Stéphane, fils aîné de Georges Nicolas, et Fuji son chien guide, sur le canot.

la foudre. Le fleuve, dont le niveau a parfois semblé bas, « surtout au début, vers PontSaint-Esprit », s’est trouvé sous le déluge. « Encerclés d’éclairs et de foudre », les rameurs se sont mis à l’abri. Et n’ont pas pu se remettre à l’eau. Les derniers 170 km ont été faits par la route. Mais le bonheur d’être ensemble est là. Et la satisfacti­on personnell­e.

« Pas une seule ampoule aux mains !», sourit Georges Nicolas. Quant au matériel, prêté par la société Aquadesign d’Oraison, il a tenu le coup de façon impeccable.

Voir en gris et rêver en couleurs

De ce voyage sur l’eau, Georges Nicolas garde des images en couleur! Lui qui ne

distingue que des formes en noir et blanc. «Les descriptio­ns que me faisaient mes fils et mes amis, m’ont permis de vivre deux fois l’aventure! », se réjouit-il. « En dégradé de gris sur le moment et en couleur la nuit sous la tente. Car si je distingue des formes en noir et blanc, je rêve en couleurs. » Renseignem­ents: www.georgesnic­olas.com

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(Photos DR)
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