Affaires de familles gitanes réglées à coups de poings à Saint-Maximin
Les affaires de famille avaient singulièrement dérapé le 4 août dernier vers 22 h 30 à Saint-Maximin, quand Ras Santiago avait foncé au volant d’une Renault, sur une Peugeot dans un rondpoint. Une bagarre avait suivi, qui avait fait trois blessés. Ce n’est pas tant ces violences dans la communauté gitane qui sortaient de l’ordinaire, mais la personnalité de leur principal auteur.
Histoire de couple
Car Ras Santiago, 43 ans, était alors en liberté conditionnelle depuis onze mois. D’abord condamné à 20 ans de réclusion par les assises du Var dans l’affaire de la tuerie du camp de la Ripelle à Toulon, sa peine avait été ramenée à quinze ans en mai 2013, en appel devant les assises des Bouches-du-Rhône. Il vit désormais à Varages, où son fils Antoine, 20 ans, fréquentait depuis un an une jeune fille de la communauté. Jusqu’à ce fameux 4 août, où celle-ci a insulté son compagnon devant Ras et sa famille. Antoine a aussitôt appelé le père de la jeune fille, désormais indésirable dans la famille, pour lui demander de venir la chercher.
Course-poursuite
Selon Ras Santiago, c’est à cette occasion qu’Idalo Moreno a volontairement percuté sa voiture. Il s’est lancé à la poursuite des Moreno, emmenant avec lui son fils et son frère Benoît. Ras a contesté avoir volontairement percuté la Peugeot des Moreno: « J’étais en colère. J’ai voulu lui couper la route, mais j’ai perdu le contrôle. » Il a en revanche reconnu les violences exercées ensuite sur Idalo Moreno (15 jours d’incapacité), son fils (2 jours) et sa fille (1 jour), les assumant intégralement pour innocenter son fils et son frère.
Victimes absentes
Tous trois ont contesté l’usage d’armes de poing ou de couteau qui, comme l’a souligné Me Denis Fayolle en défense, n’avait pas été établi par l’enquête. « C’est un coup de chaud intervenu en pleine canicule », a-t-il plaidé. Pour lui, les victimes (absentes à l’audience) avaient mis le feu aux poudres. Au final, Ras Santiago a été condamné à un an de prison ferme avec maintien en détention. Son frère Benoît est reparti avec quinze mois avec sursis et mise à l’épreuve, et son fils Antoine, au casier vierge, avec dix mois avec sursis.