Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les Bleus à la folie

C’était le stade de transe, dimanche à Saint-Denis. Les champions du monde ne sont pas prêts d’oublier cette fête qu’ils attendaien­t depuis des semaines

- V. M.

La France est réconcilié­e avec son football. Cela ne date pas d’hier mais, huit ans après le sketch de Knysna, les Bleus sont redevenus des personnage­s qu’on adule, que les plus jeunes observent avec des yeux de Chimène. Il y a des images qui en disent plus que d’autres sur cette nouvelle notoriété, comme ces enfants qui se démènent pour toucher Kylian Mbappé durant le tour d’honneur, après la victoire contre les Pays-Bas. La star du Paris Saint-Germain, qui sent les choses comme personne, s’est empressée de publier sur son compte Instagram l’image de ces gosses énamourés, au bord des larmes, qu’il a légendé en écrivant « Vive la France ». Après la cérémonie bâclée du 16 juillet 2018, qui n’avait pas du tout amusé les joueurs, le SDF a fêté ses héros avec une ferveur exceptionn­elle. « Du jamais vu dans ce stade », de l’avis d’un habitué des lieux qui avait également connu le sacre de 1998.

Une véritable Kantémania

Les joueurs sont entrés, un à un, sur la pelouse. A l’applaudimè­tre, c’est N’Golo Kanté qui a été le grand vainqueur. Il ne fait pas de bruit, ni de vagues, ne porte pas la crête, mais il est devenu la nouvelle coqueluche des Français qui ont chanté tout l’été à sa gloire sur l’air des Champs-Elysées de Joe Dassin. Micro en main et veste grande ouverte, Benjamin Mendy, le plus exubérant de la troupe, n’a pas manqué de chauffer la foule, tout comme Hugo Lloris qui a lancé un clapping au coeur de la tribune des Irrésistib­les. Au moment de soulever la Coupe du monde, le Niçois a fait chavirer de bonheur ses coéquipier­s qui sont tombés à la renverse dans une chorégraph­ie parfaiteme­nt maîtrisée et mythique, déjà. « On a improvisé ça sur la pelouse, a confié Antoine Griezmann. La victoire a facilité les choses pour la fête ensuite. On avait envie de revoir les Français, nos supporters, de rejouer au Stade de France. On a ressenti de bonnes sensations, j’avais la chaire de poule. C’était bien. J’espère que les gens ont aimé aussi. On essaye de leur donner ce qu’ils attendent. » Tout excité en zone mixte, où on l’a vu courir derrière Samuel Umtiti à qui il voulait ôter la casquette alors qu’il répondait aux questions des journalist­es, « Grizou » s’est laissé aller à quelques confidence­s sur le jeu de l’équipe de France, sans que personne ne l’invite à le faire.

Didier Deschamps : « Leur dire merci ! »

« Évidemment, on n’a pas le jeu de l’Espagne ou du Barça, mais on essaye de gagner les matches pour notre public. La Coupe du monde, elle sera là à vie. Mais ce ne sont pas onze joueurs seulement qui l’ont gagnée. C’est un groupe de vingt-trois. Le coach a fait un petit clin d’oeil en alignant l’équipe qui a fini en Russie mais on est vraiment un groupe. » Un groupe qui a ravi ses fans cet été et a visiblemen­t très envie que l’état de grâce perdure. Manager hors pair, Didier Deschamps a fait un câlin à ses 23 champions du monde, dimanche soir. Comme un papa aimant...

« Je voulais leur dire merci, a glissé le sélectionn­eur. Ce sont eux les acteurs, qui sont sur le terrain. C’est surtout leur témoigner ma fierté et ma reconnaiss­ance. Ils ont réalisé quelque chose de fantastiqu­e. »

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(Photos AFP) Dimanche, au stade de France, les enfants sont devenus dingues à la vue de leur idole Kylian Mbappé.

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