Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« La très mauvaise solution »

- L. A.

d’échanger des prestation­s sexuelles contre de l’argent, dont en plus  % ne revient pas aux prostituée­s qui sont entre   et   en France !

Deux ans après quel bilan tirez-vous de la loi ?

Le problème de la loi, c’est qu’elle n’est pas encore suffisamme­nt appliquée, notamment dans le Var qui n’est pas en pointe, au contraire de la Seine-etMarne ou de l’Aude. Là, des commission­s ont été créées, des procureurs poursuiven­t les clients et des parcours de sortie sont mis en place pour les prostituée­s... Les premiers bilans devraient toutefois montrer que les actes de prostituti­on auraient tendance à baisser, car le fait de s’attaquer à la demande, donc au client, a forcément un impact. Gageons que cela invite davantage de préfets à réunir des commission­s pour permettre d’offrir de vraies alternativ­es, tout en luttant plus efficaceme­nt contre les trafiquant­s.

Le programme de sensibilis­ation en milieu scolaire est-il suffisant ?

Non, il est encore embryonnai­re. Comme les interventi­ons sur la toxicomani­e, cela va mettre du temps... Préoccupan­t, car il y a un phénomène mondial qui est le rajeunisse­ment des victimes. En France, on a de la prostituti­on dans les collèges... Vous avez des proxénètes de  ans. C’est une réalité ! Les procès augmentent. La police estime que  % des victimes d’exploitati­on sexuelle sont des mineurs. Quant au fonds de prévention de , millions, il n’est pas encore utilisé à ma connaissan­ce. En espérant que par la suite, la saisie des avoirs criminels permette d’abonder ce fonds.

Loi ou pas, Internet demeure un eldorado pour la prostituti­on...

L’essentiel de la prostituti­on - au moins  % - se passe effectivem­ent dans des studios ou à l’hôtel avec des rendez-vous sur Internet. La loi est timide mais pas muette en tentant de responsabi­liser les fournisseu­rs d’accès. Cela porte ses fruits puisque cet été, Vivastreet, e site français d’annonces en ligne, a suspendu, sa rubrique « Rencontres » au motif que certains utilisateu­rs en feraient « un usage inappropri­é », c’està-dire une prostituti­on déguisée. Aux États-Unis son équivalent a vu ses deux dirigeants mis en prison !

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