Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’ADN du RCT vole en éclats

Des joueurs en perte de vitesse, une défense aux abois, des cadeaux à la pelle, Toulon n’est actuelleme­nt plus Toulon. Mais une équipe moyenne, sans saveur

- RAPHAËL COIFFIER

On a l’habitude de dire en rugby que sans munition pas de solution. Au détail près que le RCT en a eu quelques unes hier à Paris mais il n’a presque jamais su faire mouche. Les utiliser à bon escient. Rendant, voire dégueulant, quasi systématiq­uement les ballons à des Parisiens ravis de l’aubaine...

La confiance ne suffit pas...

Et l’essai marqué sur un coup de génie de Fekitoa - le meilleur Toulonnais de la rencontre - ne cachera pas les insuffisan­ces criantes de cette équipe. Certes, Patrice Collazo demande à juste titre du temps pour bâtir. Sauf que le temps... presse et que les supporters ne sont pas dupes ! Conquête en rade, charnière petit bras, défense aux abois, combattant­s en charentais­es, impacts de velours, Toulon n’est plus Toulon. Poussant même le vice jusqu’à offrir un essai gag à Pyle, sur une galipette digne du cirque Zavatta signée du malheureux Potgieter dont la vaillance n’est plus à prouver... C’est dire si le chantier est énorme d’un bout à l’autre de la ligne. Pourtant, on pensait le succès contre Castres susceptibl­e de redonner des ailes à ce bataillon. De la confiance. Las, cette large défaite (3710 et bonus offensif) prouve que ce dernier ingrédient ne suffit pas pour que cette armée des ombres renverse des montagnes. Le jeu toulonnais a, pour l’instant, du plomb dans l’aile. Surtout comparé à des Clermont ou autre Toulouse. Maison où donner vie au ballon et pratiquer l’évitement est une religion... Alors, le président Mourad Boudjellal emmènera-t-il les siens prochainem­ent se recueillir à Lourdes ? Ce n’est pas dans ses plans actuels. Mais il y a fort à parier que cette nouvelle fessée l’a laissé sans voix. Voire les bras en croix tant la manière condamne la fierté varoise à brûler en enfer...

Pas de changement­s de rythme

Car l’ADN toulonnais en a pris un sérieux coup dans les gamètes. À croire qu’hier la machine était incapable de pousser les rapports. De changer de rythme. De mettre l’aiguille dans le rouge. Pliant sous le rouleau compresseu­r parisien. À l’image de cet essai en puissance de Panis, avec un Setiano pantois et un Etrillard sur le toit. Tout un symbole ! Président et manager ont sommé leurs joueurs de se taire au soir de la désillusio­n. Des silences avant la tempête. Le président jure que non, mais promet des surprises. Vivement Noël.

Les anciens du Stade Français déçus

Pas de chance décidément pour les anciens du Stade Français qui étaient quand même présents à Jean-Bouin. Outre Mathieu Bastareaud qui a été suspendu automatiqu­ement pour la rencontre, Bonneval n’a pas été retenu pour jouer contre ses anciens coéquipier­s et Lakafia, qui espérait pouvoir postuler malgré un petit problème aux ischio-jambiers, a dû renoncer. Quand ça ne veut pas…

Tout en bleu...

Le Stade Français fait vraiment sa révolution. Au lieu de son traditionn­el maillot rose, il arborait hier une nouvelle tunique bleue. Doit-on ce choix au nouveau propriétai­re, l’Allemand Hans-Peter Wild ?

Chacun son camp

La guerre commercial­e fait rage en région parisienne où le Stade Français et le Racing  se disputent les supporters. Ainsi le Stade affirme-t-il pour draguer ses clients qu’il propose le meilleur du rugby à Paris. Ni plus ni moins…

Les coqs au Vélodrome

C’est Bernard Laporte qui l’a annoncé en personne cette semaine. Durant les travaux de rénovation du Stade de France en vue de la Coupe du monde , les Bleus joueront essentiell­ement au stade Vélodrome de Marseille, le deuxième plus grand stade du pays. Ces travaux dureront deux ans, ce qui laissera donc au public provençal le temps d’apprécier à sa juste valeur cette heureuse délocalisa­tion.

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(Photos AFP) Les Toulonnais ne sont jamais rentrés dans la partie hier.

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