Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le Dragon  migre à Nîmes jusqu’à l’année prochaine

Le détachemen­t dédié à l’hélicoptèr­e de la Sécurité civile à la base du Cannet-des-Maures a plié bagages, hier. Didier Cailleaux, pilote, fait le bilan d’une saison estivale mouvementé­e

- MIGUEL CHARLOTIAU­X mcharlotia­ux@nicematin.fr

Comme tous les ans, l’hélicoptèr­e affecté au départemen­t du Var durant l’été, repart à Nîmes. Pour Didier Cailleaux, pilote, « ça fait un pincement au coeur ». Du 30 juin au 17 septembre, il a assuré des gardes avec des mécanicien­s, des médecins, des infirmiers et des secouriste­s, tous prêts au décollage. Il a fait son paquetage, vidé ses placards et va dorénavant rejoindre la base de Marseille, à l’aéroport de Marignane, où il est affecté le reste de l’année. Il poursuit. « Ça fait drôle de repartir. Quand on vient dans le Var en été, ça nous permet de changer d’air. C’est un départemen­t magnifique, vraiment riche et intéressan­t en termes d’activité opérationn­elle. » Les locaux, les quelques préfabriqu­és et le hangar dit « bachmann » servant à abriter l’engin à hélice resteront vides jusqu’à l’année prochaine.

Activité soutenue

Cette année a été animée, au niveau opérationn­el. « Nous avons réalisé 203 missions de secours. En tout, nous avons porté secours à 182 personnes. Le Dragon a effectué 200 heures de vol. » Si on compare ces chiffres avec ceux de l’année dernière, « la masse d’interventi­on reste constante. Nous effectuons en moyenne 2,5 interventi­ons par jour. » Ces chiffres, mis dans un contexte régional, sont « excellents », selon le pilote. « Sur huit bases, nous arrivons en quatrième position en termes de nombre d’interventi­ons. »

Noyades et accidents de la route

Ce que Didier Cailleaux retient, c’est le nombre d’interventi­ons dans le Verdon et sur le littoral. « Le thème, cette année, ce sont les noyades et les accidents de voiture. Sinon, nous avons fait face à des interventi­ons très différente­s. On a vécu des journées difficiles, où nous avons été mobilisés à six ou sept reprises. Ce sont des moments fatigants, il y a un travail énorme, la chaleur, on finit tard et on décale nos repas. » Mais, ces journées font partie du quotidien. « À force, on s’habitue, on s’aguerrit. »

Retour au bercail

Le Dragon 83 est mobilisé dans le Var pour renforcer le dispositif de secours durant la période touristiqu­e. Une fois l’été passé, l’appareil EC145 repart à l’échelon central, à Nîmes. « L’appareil passe d’une base à l’autre. Il sert aussi à l’instructio­n. »

Différents critères

Le Dragon a été sollicité sur des interventi­ons graves

nécessitan­t des secours rapides. Parfois, l’appareil est mobilisé sur des opérations moins urgentes. Le pilote explique. « Il est arrivé, par exemple, que le Dragon soit appelé pour une personne qui s’est démis l’épaule, mais il faut prendre en compte différents critères. Effectivem­ent, en rapport avec la gravité de la lésion, une ambulance aurait suffi. Mais, dans une commune comme Bauduen, l’aller-retour entre le lieu de l’interventi­on et l’hôpital prendrait trois heures par la route. Trois heures durant lesquelles tout un secteur est “déshabillé”. Nous, l’aller-retour nous prend 10 minutes. Il n’y a aucune politique du chiffre, nous ne cherchons pas à faire un maximum de sorties. »

‘‘ Ona vécu des journées difficiles.”

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(Photo Doc Hélène Dos Santos) Le Dragon  sur la base du Cannet-des-Maures, prêt à décoller.

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