Le Dragon migre à Nîmes jusqu’à l’année prochaine
Le détachement dédié à l’hélicoptère de la Sécurité civile à la base du Cannet-des-Maures a plié bagages, hier. Didier Cailleaux, pilote, fait le bilan d’une saison estivale mouvementée
Comme tous les ans, l’hélicoptère affecté au département du Var durant l’été, repart à Nîmes. Pour Didier Cailleaux, pilote, « ça fait un pincement au coeur ». Du 30 juin au 17 septembre, il a assuré des gardes avec des mécaniciens, des médecins, des infirmiers et des secouristes, tous prêts au décollage. Il a fait son paquetage, vidé ses placards et va dorénavant rejoindre la base de Marseille, à l’aéroport de Marignane, où il est affecté le reste de l’année. Il poursuit. « Ça fait drôle de repartir. Quand on vient dans le Var en été, ça nous permet de changer d’air. C’est un département magnifique, vraiment riche et intéressant en termes d’activité opérationnelle. » Les locaux, les quelques préfabriqués et le hangar dit « bachmann » servant à abriter l’engin à hélice resteront vides jusqu’à l’année prochaine.
Activité soutenue
Cette année a été animée, au niveau opérationnel. « Nous avons réalisé 203 missions de secours. En tout, nous avons porté secours à 182 personnes. Le Dragon a effectué 200 heures de vol. » Si on compare ces chiffres avec ceux de l’année dernière, « la masse d’intervention reste constante. Nous effectuons en moyenne 2,5 interventions par jour. » Ces chiffres, mis dans un contexte régional, sont « excellents », selon le pilote. « Sur huit bases, nous arrivons en quatrième position en termes de nombre d’interventions. »
Noyades et accidents de la route
Ce que Didier Cailleaux retient, c’est le nombre d’interventions dans le Verdon et sur le littoral. « Le thème, cette année, ce sont les noyades et les accidents de voiture. Sinon, nous avons fait face à des interventions très différentes. On a vécu des journées difficiles, où nous avons été mobilisés à six ou sept reprises. Ce sont des moments fatigants, il y a un travail énorme, la chaleur, on finit tard et on décale nos repas. » Mais, ces journées font partie du quotidien. « À force, on s’habitue, on s’aguerrit. »
Retour au bercail
Le Dragon 83 est mobilisé dans le Var pour renforcer le dispositif de secours durant la période touristique. Une fois l’été passé, l’appareil EC145 repart à l’échelon central, à Nîmes. « L’appareil passe d’une base à l’autre. Il sert aussi à l’instruction. »
Différents critères
Le Dragon a été sollicité sur des interventions graves
nécessitant des secours rapides. Parfois, l’appareil est mobilisé sur des opérations moins urgentes. Le pilote explique. « Il est arrivé, par exemple, que le Dragon soit appelé pour une personne qui s’est démis l’épaule, mais il faut prendre en compte différents critères. Effectivement, en rapport avec la gravité de la lésion, une ambulance aurait suffi. Mais, dans une commune comme Bauduen, l’aller-retour entre le lieu de l’intervention et l’hôpital prendrait trois heures par la route. Trois heures durant lesquelles tout un secteur est “déshabillé”. Nous, l’aller-retour nous prend 10 minutes. Il n’y a aucune politique du chiffre, nous ne cherchons pas à faire un maximum de sorties. »
‘‘ Ona vécu des journées difficiles.”