Départ de Collomb: un nouveau pavé dans la mare
Le départ programmé de Gérard Collomb du gouvernement après les européennes de mai 2019 représente un nouveau cassetête pour Emmanuel Macron et risque d’ajouter encore à la confusion d’une rentrée bien agitée pour l’exécutif C’est dans un entretien à l’Express que le ministre de l’Intérieur a annoncé, hier, qu’il serait candidat à Lyon en 2020 et qu’il envisageait de quitter son poste gouvernemental pour faire campagne pour les municipales à Lyon. « C’est loin, les municipales. Si d’ici là on ne m’a pas diagnostiqué de maladie grave [rires], je serai candidat à Lyon », a-t-il dit, mettant fin aux spéculations sur son implication dans les futures batailles municipales lyonnaises.
Déjà trois défections importantes
L’Elysée, qui était au courant depuis «plusieurs jours» selon une source gouvernementale, a qualifié de « bonne nouvelle » que M. Collomb souhaite à 71 ans « consacrer du temps et de l’énergie » à la métropole lyonnaise. Du côté de Matignon, on a évoqué un « secret de Polichinelle » en rappelant combien M. Collomb était attaché à sa ville dont il fut le maire pendant 16 ans avant d’être nommé en mai 2017 au poste stratégique de ministre de l’Intérieur. Emmanuel Macron remaniera «lorsqu’il le jugera nécessaire », a précisé l’Elysée. Le président a déjà été contraint début septembre de reconfigurer le gouvernement après les départs soudains de Nicolas Hulot et Laura Flessel en plein milieu d’une rentrée compliquée avec les suites de l’affaire Benalla et la valse-hésitation sur l’impôt à la source. Gérard Collomb avait dès lors créé la surprise en pointant du doigt le « manque d’humilité » de l’exécutif, le 6 septembre. Une sortie qualifiée de « maladroite » et de «limite limite », hier, par une source gouvernementale, « car elle a donné le sentiment qu’elle visait le président ». Le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez a, lui, qualifié de « surréaliste » l’annonce de M. Collomb qui, comme Nicolas Hulot et Laura Flessel, « choisit sa date de départ », un acte selon lui « révélateur de l’affaiblissement du président de la République ». «Les neuf mois qui s’annoncent ne seront pas une sinécure. Personne ne comprendrait qu’il ne mène pas les chantiers à leur terme avant de s’en aller», a également déclaré le patron du syndicat policier Alliance, JeanClaude Delage.
Renforts de police aux Tarterets
« Je ne serai pas ministre de l’Intérieur jusqu’à l’avant-dernier jour. A partir d’une certaine période, il vaut mieux être totalement disponible pour la campagne », a expliqué M. Collomb dans L’Express. Quelques heures après cette annonce, le ministre s’est rendu dans la cité des Tarterets, à Corbeil-Essonnes (Essonne), pour lancer de nouveaux renforts pour des quartiers en difficulté, une des mesures-phares de la Police sécurité du quotidien (PSQ). A son arrivée, il a juste déclaré se sentir « de mieux en mieux » dans le gouvernement.