Engagé au centre d’accueil pour aider les migrants Jérémy a rejoint l’équipe de bénévoles qui donnent de leur temps et de leur énergie pour aider les résidents du centre d’accueil et d’orientation. Il a accepté de nous raconter son parcours
Tout commence avec un constat amer. « Je me suis aperçu qu’il y avait un manque de solidarité dans ma ville. » Jérémy Weimann, 34 ans, habite au Luc. « Je me suis dit que, peut-être, je pouvais faire quelque chose pour aider. » Il vient de Lorraine, il a passé plusieurs années à l’armée, chez les parachutistes. Il s’installe dans le Var en 2005. « J’avais envie de faire quelque chose d’utile. J’ai commencé une formation d’accompagnateur éducatif. Le travail social m’apporte beaucoup. »En juillet, il veut aller plus loin, il crée donc l’association Maria. «C’est le prénom de ma grand-mère. C’était une personne qui aimait les autres. »
Démarcher les commerçants
« Je suis allé à la mairie et j’ai constaté qu’il n’y avait que deux associations pour aider les plus démunis, poursuit le Lucois. J’ai donc créé ma propre structure. Puis je suis allé à la rencontre des commerçants qui souhaitaient faire des dons, et j’ai tout distribué aux gens que je savais dans le besoin. »Sa démarche est spontanée et très simple : Jérémy Weimann rentre dans une boutique, dialogue, récupère le don et va l’offrir, en main propre, à des personnes qu’il juge nécessiteuses. S’il s’agit le plus souvent de nourriture, le Lucois a également récupéré des matériaux de construction pour « donner un coup de pouce à une famille, dont la fille, âgée de 20 ans, a été victime d’un grave accident de voiture. Pour les aider à meubler un appartement adapté. » Une touche d’audace, beaucoup d’optimisme et le tour est joué. « Ça a marché… Les commerçants ont joué le jeu ! »
Nouveau stagiaire
« Les gens à aider ne sont pas toujours faciles à trouver. J’ai ensuite cherché un endroit où les personnes défavorisées pourraient se regrouper. Et j’ai pensé au centre d’accueil pour les migrants du Luc… » Jérémy Weimann s’est présenté à Marjolène Magurno, assistance sociale au centre. « Je lui ai demandé si je pouvais être utile ici. Et l’association API Provence(1) m’a proposé un stage. » Tous les jours, il va récolter des dons de pain frais. « Ce sont les boulangeries Ribeirou et Le Pétrin au Luc qui font des dons. » Une fois par semaine, il ramène des fruits et des légumes, «venus directement du verger de Monsieur et Madame Boyer à Vidauban » et, mensuellement, il rapporte aux résidents de la viande « offerte par la boucherie El Hana, au Cannetdes-Maures ». Le Lucois se sent dans son élément. « Travailler ici, avec les migrants, c’est important. J’ai même commencé à donner des cours de français. C’est un sujet d’actualité, on ne peut pas faire semblant de ne pas voir. Si j’étais à leur place, j’aimerais que des gens m’aident. On est vite démunis quand on n’a pas de repère. »
Des projets
Même si son stage occupe une grande partie de son temps, Jérémy Weimann ne souhaite pas s’arrêter là. « J’aimerais mettre en place un système de colis alimentaires pour trois familles à Vidauban. Ce sont des gens avec qui j’ai discuté, ils sont dans le besoin. J’ai également contacté l’Aide sociale à l’enfance, pour voir si je pouvais apporter quelque chose aux orphelins. » En attendant, l’association recherche des bénévoles motivés ainsi que des financements pour acheter un véhicule, dans l’optique de pouvoir transporter davantage de dons.
On est vite démunis quand on n’a pas de repère.”
1. Accompagnement promotion insertion Pour contacter l’association Maria : Jerem3083@hotmail.fr Tél : 06.11.31.28.42