Var-Matin (La Seyne / Sanary)

LPO Paca: vingt ans

Inventorie­r la faune, la préserver, éduquer : l’associatio­n régionale, dont le siège est à Hyères, dresse le bilan des actions engagées ces deux dernières décennies par ses bénévoles et salariés

- C. MARTINAT cmartinat@varmatin.com

Créée il y a plus d’un siècle par des amoureux de la nature (1), la Ligue de protection des oiseaux fête ses vingt ans en région Paca. Au cours de ces deux décennies d’existence à l’échelle régionale, l’associatio­n est devenue plus qu’un interlocut­eur reconnu, un acteur majeur, incontourn­able, dans le domaine de l’environnem­ent. Directeur depuis 18 ans de la LPO Paca, dont le siège est à Hyères, Benjamin Kabouche revient sur deux décennies « d’avancées concrètes au service de la nature » en répondant à cette simple question : à quoi sert la LPO ? Les réponses sont multiples. Car en s’appuyant sur une vie associativ­e très dynamique (lire par ailleurs) , la LPO Paca s’est engagée sur de nombreux terrains d’action, avec une constante, « le pragmatism­e ».

Une connaissan­ce approfondi­e de la faune régionale

Le premier terrain d’action de la LPO Paca, « le plus important », c’est la connaissan­ce. Et pas que des oiseaux. « C’était le point de départ de la Ligue à sa création en 1912, mais désormais nous sommes des spécialist­es de la faune en général, indique Benjamin Kabouche. C’est notre plus grande plus-value. Il y a un avant et un après la LPO Paca. Nous avons structuré la collecte de données et nous avons rendu ces données exploitabl­es et disponible­s en ligne, sur le réseau faunePaca. Nous sommes la structure qui connaît le mieux la répartitio­n des espèces dans toute la région. On compile chaque année plus de 700 000 données, grâce aux 8 000 personnes qui complètent quotidienn­ement nos inventaire­s et qui nous permettent d’établir les cartes de répartitio­n par espèce. C’est cette expertise qui est reconnue, on nous finance pour ça. » Quelques exemples : la LPO Paca réalise des inventaire­s des papillons nocturnes pour le parc national de Port-Cros, mais aussi, plus loin, le comptage des mammifères sur les bords du Rhône ou des libellules sur tous les cours d’eau de la région. « On a aussi des données sur le nombre d’animaux écrasés sur les routes. Cela nous permet de pointer les secteurs à risque dans chaque départemen­t. Nous avons par exemple une mission d’assistance de maîtrise d’ouvrage avec Escota pour la constructi­on des écoponts qui permettent à la faune sauvage de traverser les ouvrages autoroutie­rs. »

Des actions concrètes de préservati­on

Recensemen­t et connaissan­ce ont naturellem­ent fait surgir les enjeux. «On met nos connaissan­ces en perspectiv­e, on démontre la nécessité d’agir et on propose des solutions. » C’est là le deuxième terrain de prédilecti­on de la LPO Paca : la préservati­on de la biodiversi­té. Elle passe par des actions aussi concrètes que diverses. Il y a bien sûr les refuges LPO, qui constituen­t « le premier réseau de jardins écologique­s en France ». Il y a aussi les deux espaces naturels dont la préservati­on et la valorisati­on sont confiées à l’associatio­n : la réserve naturelle régionale des Partias dans les Hautes-Alpes, et celle des gorges de Daluis dans les AlpesMarit­imes. La LPO Paca assure aussi depuis 2008 la gestion du Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage, créé à Buoux en 1996 à l’initiative du parc naturel régional du Lubéron. «En moyenne, nous recueillon­s 1500 animaux chaque année et 60 % sont relâchés dans la nature. » Autre champ d’action dans lequel l’associatio­n s’est impliquée très fortement depuis vingt ans : la formation naturalist­e.

Formation et éducation

« On sensibilis­e chaque année 45 000 personnes, indique Benjamin Kabouche. Nous avons des programmes de formation à la connaissan­ce et à la gestion de la biodiversi­té destinés aux profession­nels, aux entreprise­s, aux collectivi­tés ou aux particulie­rs, et bien sûr à nos membres. » Dans le même ordre d’idée, l’associatio­n a très largement contribué au développem­ent de l’éducation à l’environnem­ent. Elle a développé « des actions pédagogiqu­es pour éveiller les conscience­s, faire connaître le patrimoine naturel aux enfants, susciter l’envie de protéger la nature », au point de devenir une associatio­n complément­aire de l’enseigneme­nt public agréée par le ministère de l’Éducation nationale. Cent vingt mille enfants ont bénéficié de ces actions l’an dernier en région Paca. « Pour éclairer [ses] conquêtes en faveur de la nature, et celles à venir », c’est ce bilan tangible, mesuré, que la LPO Paca a choisi de mettre en avant pour son vingtième anniversai­re. Elle le dévoile au fil des événements programmés cette année et listés sur son site. Le public est invité à venir découvrir un peu plus le travail de la Ligue lors de ces rendez-vous, ou à l’occasion des réunions mensuelles des groupes locaux. 1. La LPO a été créée en Bretagne en 1912, en vue d’obtenir la protection du macareux moine autour des Sept-Îles.

Savoir + http://paca.lpo.fr/20 ans http://paca.lpo.fr/agenda

 ?? (Photos V. Le Parc, F. Baille et LPO/Aurélien Audevard) ?? Sur le site des Salins, à Hyères, la LPO organise régulièrem­ent des sorties d’observatio­n. Flamants roses et Avocette comptent parmi les très nombreuses espèces présentes sur le site. Le docteur Alain Moussu, fondateur de la LPO Paca, soigne un goéland tombé du nid.
(Photos V. Le Parc, F. Baille et LPO/Aurélien Audevard) Sur le site des Salins, à Hyères, la LPO organise régulièrem­ent des sorties d’observatio­n. Flamants roses et Avocette comptent parmi les très nombreuses espèces présentes sur le site. Le docteur Alain Moussu, fondateur de la LPO Paca, soigne un goéland tombé du nid.
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