Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La jalousie et le parler marseillai­s

- SO. B.

C’est une histoire de séparation qui se finit très mal. Et qui est arrivée en audience correction­nelle hier matin à Toulon. Aux menaces répétées – « T’es mort »,« Je vais te planter »,« Il va voir ce que c’est, un mec de quartier » – envoyées par texto ou via de faux comptes Facebook, succèdent des violences aggravées. La spirale s’est achevée le soir du 27 juillet 2016 à Toulon. Florent G. est venu de Marseille pour parler à son ancienne amie. Devant chez elle, « il l’attend, la harcèle », décrit l’avocate de la partie civile. « Une jalousie devenue obsessionn­elle .»Il en veut au nouveau compagnon de cette femme « car il est la personne qui l’empêche de récupérer sa chose ».

Des poings ou une lame

Quand Florent G. fonce sur l’homme qu’il considère comme son rival, il le touche au visage. « Je lui ai donné un coup-de-poing », maintient le prévenu. « Le coup au nez, c’est une lame, pas un coup-de-poing, il n’y a pas d’hématome », corrige le tribunal. En tout, sept plaies sont infligées, dos, cuisse, ventre… La plus sévère a perforé le poumon de la victime, qui souffre aujourd’hui encore de choc post-traumatiqu­e, en plus de graves lésions (21 jours d’ITT). La victime raconte ces petites minutes qui ont fait basculer sa vie. Il « a du mal à retrouver un emploi »,« se réveille en sueurs la nuit »et doit continuer de se soigner.

« Légitime défense »

Florent G., 27 ans cherche à esquiver, ne reconnaît pas avoir amené un couteau. « Il y a autant de versions différente­s que d’auditions, vous vous adaptez aux éléments du dossier », interpelle la présidente du tribunal. Lui, affirme avoir désarmé son rival, «en légitime défense ». Sur les menaces écrites, il relativise encore. « C’est du parler marseillai­s. » Bref, à ne pas prendre au pied de la lettre. Le parquet tonne. « On n’est pas passé loin de la cour d’assises. » Le passage à l’acte suit « l’escalade des menaces, qui vont crescendo ». La défense tente de montrer « un dossier fluctuant », mesure « la lame trop petite pour avoir occasionné » la blessure au poumon. Le tribunal a prononcé une peine de quatre ans de prison, dont deux avec sursis, assortis de nombreuses obligation­s.

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