Le ministre de l’Éducation conquis par La Marquisanne
Avant de rassembler les proviseurs de lycées de la région au théâtre Liberté, JeanMichel Blanquer a rencontré, hier, les élèves et enseignants du collège toulonnais
Un collège exemplaire. » Hier, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, en visite à La Marquisanne n’a pas tari d’éloges concernant l’établissement toulonnais. Et ce n’est pas seulement pour vanter les petits croquants aux amandes que les élèves de Segpa avaient préparés en guise de bienvenue. Venu faire le point sur les mesures, qu’il a lui-même initiées – dispositif « devoirs faits », interdiction du téléphone portable, défense de la laïcité (lire son interview dans notre édition d’hier) –, il en a constaté l’application dans ce collège classé en Réseau d’éducation prioritaire Plus (REP+). Dans certains domaines, La Marquisanne a même d’ailleurs pris les devants. C’est ce qu’ont expliqué Serge Chauvin, le principal, et Jean-Louis Perousset, conseil principal d’éducation (CPE), en présentant le conseil de vie collégienne, lancé dès mars 2015. Un dispositif voué à rendre les élèves acteurs de la vie de l’établissement, en travaillant par exemple sur le règlement intérieur de l’établissement ou sur des projets comme le prix académique « Tous unis dans la laïcité», remporté en mai 2018 par La Marquisanne et cinq autres établissements.
Quelles que soient les différences
« Ce projet nous a permis de mieux nous connaître, quelles que soient nos différences », a expliqué une collégienne au ministre. Et celuici de répondre : «Si je suis là, c’est justement pour ce que vous avez réussi à faire. » Et c’est aussi sensiblement ce qu’il a dit aux adultes référents des conseils de vie collégienne et lycéenne, réunis au même moment. Alors que ces professeurs ou CPE, entre autres, ont en charge de proposer des ensembles d’actions aux élèves autour de la laïcité, du harcèlement, de la discrimination par exemple, JeanMichel Blanquer leur a rappelé son soutien dans « cette mission qui n’est pas anecdotique ».« C’est au coeur de l’école et directement relié aux enjeux de transmission de savoir. »
À l’avant-garde sur les portables
Pour le ministre, la transmission du savoir est aussi dans l’interdiction du portable dans les écoles et collège. Parce qu’il s’agit, bien sûr, de protéger, mais aussi d’apprendre le discernement et l’utilisation des outils numériques, jusqu’ici plutôt superficiel. « Ce n’est pas un sujet d’arrière-garde, mais d’avant-garde», a assuré le ministre, soulignant que « le Liban nous imite déjà sur cette question ». Certes, les établissements doivent encore travailler sur les règlements intérieurs qui permettront de bannir une fois pour toutes les téléphones portables des salles des classes, mais la transition est déjà bien engagée : «Ça se fait assez naturellement », a indiqué Thierry Chenaud, également CPE de l’établissement. Quant aux parents, cette mère d’élève l’a affirmé à Jean-Michel Blanquer, ils sont pour. Parce qu’ils savent que la protection de leurs enfants passe aussi par là.
V. R. André Neyton, auteur, comédien,directeur du théâtre Comedia à Toulon vient de se voir attribuer le Grand Prix littéraire de Provence. Ce prix récompense des auteurs écrivant en langue d’oc ou en langue française, dans une oeuvre illustrant la Provence. Défenseur de la langue et de la culture occitane, André Neyton l’est à travers plus d’une de ses pièces. Moi Gaston Dominici, assassin par défaut revient sur le célèbre procès, tronqué, selon lui, par la méconnaissance de la langue française de l’accusé. La légende noire du Soldat O sur la discrimination
dont a été victime le XVe Corps, composé de Provençaux, lors de la Première guerre mondiale, fêtera cette saison sa e représentation et sera jouée dans la région par son Théâtre de la Méditerranée,basé l’Espace Comedia, au Mourillon. André Neyton a été aussi le fondateur du Centre dramatique occitan, qui a donné de nombreuses pièces d’auteurs occitans et catalans. Il a participé notamment en aux journées du théâtre des Nations de Jean-Louis Barrault. Une vie marquée par le combat pour faire reconnaître et diffuser la langue et la culture provençale, loin d’un simple folklore vidé de sa substance qu’il est connu pour mépriser. André Neyton, jamais avare d’un coup de gueule contre l’ostracisme dont il estime que sont victimes les cultures régionales de la part des instances nationales est aussi l’homme d’un « théâtre accessible à tous ». Le Grand prix littéraire lui sera décerné dimanche septembre à la salle Sainte-Victoire de Ventabren (), à partir de h.