Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Châteauval­lon : « Totalement magique »

- PROPOS RECUEILLIS PAR VALÉRIE PALA

● Ambiance. « J’ai la chance de faire cette résidence ici pendant trois semaines Je n’avais jamais fait de résidence à Châteauval­lon, confie Charles Berling. C’est totalement magique. L’équipe presque au complet se retrouve concentrée dans un lieu absolument extraordin­aire. La nature est très inspirante. Le fait de dormir là, de partager des repas... On a deux heures de danse le matin tous ensemble. Y participe jusqu’au décorateur. A travers ce rapport au corps, l’équipe est soudée. Je mesure la chance que j’ai en étant aussi directeur du Liberté et de Châteauval­lon, de pouvoir prendre le temps de créer quelque chose.» ● Distributi­on féminine : « Je voulais travailler avec un maximum de femmes sur ce sujet »:Hé- lène Alexandrid­is, « une merveille d’actrice avec qui je n’avais jamais travaillé, une grande figure du théâtre français ». La dramaturge : Irène Bonnaud. Pauline Cheviller a été la partenaire du comédien dans Vu du pont, a joué Perséphone à l’Opéra de Lyon, sous la direction de Peter Sellars... « une actrice absolument prodigieus­e ». 1. Notre interview a été réalisée le 7 septembre.

Ce n’est peut-être pas évident quand il y a d’un côté des gens pas connus et, en face, d’autres qui le sont, non ? Que pensezvous des plaintes contre Depardieu ou Caubère ?

Pendant deux jours, on entend partout Depardieu, etc. et puis plus de nouvelles. Et Hervé Témime, son avocat que je connais bien, raconte quand même, que le  août au soir, la personne dépose plainte et le  au matin, lui-même, son propre avocat, l’apprend par la radio. Ce n’est quand même pas normal. Le problème des réseaux, des médias, c’est que cela donne des incendies qui se propagent et que vous ne pouvez pas maîtriser. Que ce soit pour Caubère ou Depardieu, la justice tranchera, qu’on la laisse

travailler. Je ne suis pas pour les violeurs évidemment, après, on peut accuser n’importe qui parce qu’il est connu. A chaque fois, c’est un peu la même histoire, même si je ne suis pas témoin, mais cela me paraît toujours bizarre de dire plus tard s’être fait violer, mais d’être revenue deux jours après. Après, ce sont des histoires très complexes, qui parlent du rapport des jeunes gens avec des gens connus qui sont plus âgés... Pour moi, ça rejoint aussi des phénomènes d’idolâtrie. C’est pour cela que je n’aime pas l’idolâtrie. Je trouve que c’est un fléau. Je n’idolâtre ni Dieu, ni le pape, ni personne.

D’où vous vient l’envie de

Que pensez-vous de l’idée de supprimer la prostituti­on ?

Mais vous ne supprimere­z pas la prostituti­on ! C’est un leurre absolu. La drogue est illégale et le monde entier tourne avec la drogue. La prostituti­on, c’est pareil. Vous ne la supprimere­z jamais. Et toutes les prostituti­ons. Le rapport hommefemme déjà : quand Grisélidis Real parle de la bourgeoise qui dépend de son mari, c’est pas une prostituée ? Il y a eu des lois aberrantes de Sarkozy qui ont fait en sorte qu’on ne la voit pas. Moi ce que je pense, c’est que les prostituée­s sont comme vous et moi, mais elles sont mises au ban de la société. C’est cela que je trouve déjà dégueulass­e. Je n’ai pas d’avis à donner ici parce que c’est un sujet beaucoup trop compliqué, et ce n’est pas le sujet de la pièce. Mais c’est un sujet très intéressan­t. C’est un endroit de l’être humain, de la société, du rapport à l’animalité que nous avons en nous, dont on a du mal à parler. C’est cela qui m’intéresse en tant qu’artiste. 1. Présent aussi dans la distributi­on. ◗ Unhommesan­sidentité,

de Charles Berling,ed. Le Passeur. sortie demain en librairie. A lire vendredi dans notre magazine Week-end, l’interview de Charles Berling à ce sujet, par notre reporter François Baille.

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