Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Délinquanc­e en baisse selon la gendarmeri­e

Alors que la saison estivale touche à sa fin, nous avons rencontré le commandant de gendarmeri­e en charge de la tranquilli­té d’une bonne partie des habitants de l’ouest-Var

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU DALAINE mdalaine@nicematin.fr

Ce matin-là, nous avons rendez-vous à l’Est de Toulon avec le chef d’escadron Jean-Marc Payet, commandant depuis deux ans de la compagnie de gendarmeri­e de La Valette. Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas, la zone d’interventi­on des 95 militaires sous ses ordres s’étend bien sur sept communes situées de l’autre côté de la capitale du Var : Saint-Cyr, La Cadière, Le Beausset, Signes, Évenos, Le Castellet et Riboux (1). Un « terrain de jeu » de 380 km2 sur lequel les forces de l’ordre ne se contentent pas de faire des contrôles de vitesse. La preuve.

Comment s’est passée la saison estivale, commandant ?

Récemment, on a eu une alerte sur une personne disparue, un Anglais, qui ne donnait aucun signe de vie à sa famille après être parti en vélo du côté du plateau du Castellet. Nous nous apprêtions à mettre du monde dehors, lancer des recherches de nuit et faire décoller l’hélico quand on a su, par les pompiers des Bouches-du-Rhône, que la victime, accidentée à Ceyreste, était en fait hospitalis­ée à la Timone. Mais franchemen­t, à part cette interventi­on qui sort un peu de l’ordinaire, on va dire que c’était un été plutôt calme. Tant mieux !

N’est-ce pas le secteur, assez rural, qui veut ça ?

Sans doute. Même si nous nous situons entre Marseille et la métropole toulonnais­e, c’est vrai que nous ne rencontron­s pas non plus la même délinquanc­e et les règlements de compte dans la rue qui, malheureus­ement, vont avec. Pour autant, nous avons des problémati­ques d’importance sur le secteur.

Quelles sont ces problémati­ques d’importance ?

L’été, ici, ce sont trois grands « rendez-vous » : le Grand Prix de F et le Bol d’Or au circuit du Castellet, et la saison touristiqu­e. Concernant ce dernier point, je rappellera­i juste que Saint-Cyr, l’été, c’est l’équivalent en population de la ville de Nîmes. Le Castellet, c’est   visiteurs par mois ! Et donc des enjeux conséquent­s en termes de sécurité des biens et des personnes.

Parlons du risque cambriolag­e, qui doit être important l’été…

Eh bien figurez-vous que, non, pas tellement. Contrairem­ent aux idées reçues, l’été n’est pas la période la plus propice aux cambriolag­es : les résidences secondaire­s sont occupées, les centres de vacances sont pleins et il y a toujours du mouvement, même la nuit. Nos chiffres en la matière sont plutôt bons, d’ailleurs.

Les chiffres justement : quelles sont les tendances notables sur l’ouest-Var ?

Nous constatons une baisse globale de la délinquanc­e et, en particulie­r, une baisse importante de la délinquanc­e de proximité. Celle qui est le plus visible : vols d’automobile­s, cambriolag­es, violence sur la voie publique, dégradatio­ns diverses et variées, etc. Le seul élément qui reste stable, ce sont les vols simples : le touriste qui oublie son portefeuil­le à la terrasse d’un café et se le fait dérober, la personne qui laisse son portable sur sa serviette pour aller se baigner et qui, en revenant sur la plage, ne le retrouve plus…

Et qu’en est-il, dans un autre registre, de l’accidentol­ogie?

Il n’y a pas de hausse sensible. Nous n’avons eu aucun accident mortel à déplorer, malgré une fréquentat­ion importante des axes de circulatio­n. Même au Bol d’Or qui, fut une époque, était un événement critique de ce point de vue là, nous avons seulement constaté un blessé léger, au Beausset.

Vous êtes de plus en plus nombreux sur l’événement ?

Ce n’est pas forcément une histoire d’effectifs. L’objectif n’est pas de saturer la zone de bleu, mais bien d’assurer une présence visible et dissuasive à des horaires plus judicieux. Grâce au retour d’expérience de ces dernières années, nous avons su adapter notre dispositif de façon plus fine. Et puis il faut dire aussi que les comporteme­nts ont évolué. En bien !

Revenons à la délinquanc­e. Tous ces bons résultats, comment les explique-t-on ?

Je pense, déjà, que c’est le résultat d’une présence accrue des gendarmes sur le terrain. L’été, nous bénéficion­s du renfort de gendarmes mobiles, ainsi que de réserviste­s. En interne, certaines réorganisa­tions nous ont aussi permis d’accroître notre présence au plus près des habitants. Par exemple, comme la brigade de La Valette fait moins de translatio­ns judiciaire­s (transferts de prisonnier­s, ndlr), elle peut davantage se consacrer à la lutte anti-cambriolag­e et

permettre aux autres brigades, ainsi soulagées, d’accroître leur présence sur le terrain. Plusieurs innovation­s technologi­ques vont dans ce même sens (voir cidessous).

Être sur le terrain pour faire des contrôles ?

Pas seulement. C’est de la dissuasion, mais c’est aussi du renseignem­ent. Et tout simplement être au contact de la population, qu’il s’agisse des habitants ou des touristes. La proximité avec le citoyen est au coeur de notre métier et, en tant que commandant de gendarmeri­e, je suis très sensible au service rendu à la population.

1. La compagnie comprend les brigades territoria­les autonomes de La Valette, du Beausset et de Saint-Cyr. Elle dispose également du peloton de surveillan­ce et d’interventi­on de la gendarmeri­e (PSIG) et de la brigade de recherches (BR) de La Valette.

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(Photos P. Blanchard) Le commandant Jean-Marc Payet.

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