Le maire fustige ces « opposants qui ne viennent jamais »
Le conseil municipal de jeudi a donné l’occasion à Jean-Paul Joseph de blâmer l’absence des élus minoritaires, mais aussi la présence d’un autre issu de la majorité... mais se réclamant de l’opposition !
ABandol, il n’y a plus qu’une seule élue d’opposition. Les autres ne siègent plus depuis longtemps. D’autres maires s’en accommoderaient bien, mais pas Jean-Paul Joseph… Et il a tenu à le faire savoir publiquement, avec force, au début du conseil municipal qui s’est tenu jeudi soir : « Je souligne que Manuela Goncalves, empêchée aujourd’hui à cause d’un événement personnel imprévu, est la seule élue d’opposition à venir aux conseils municipaux depuis maintenant plus d’un an. Je voudrais alerter sur cette situation qui remet en cause le principe même de la démocratie dans notre ville. En effet, il ne peut pas y avoir de débat au sein du conseil sans représentants de l’opposition démocratiquement élus. Et ça, c’est grave », a-t-il lancé, avant de justifier le tort des absents : « Parce que ça veut dire qu’une partie des électeurs bandolais n’est pas entendue, n’est pas représentée. Et ces élus ne viennent pas plus dans les organes représentatifs de la commune, ni dans les commissions. » Rappelant, à ce sujet, qu’il avait toujours fait en sorte d’associer des conseillers de la minorité à travers ces instances…
« Etre élu : un honneur... pas pour tout le monde »
Aussi, il «regrette que nous n’ayons pas le droit d’exclure ces personnes qui ne viennent jamais, qu’aucune sanction ne peut être prise contre cette désertion délibérée.» Message aux intéressés, sans toutefois les nommer : «Il existe pourtant
(1) une solution simple : qu’ils démissionnent ! Les élus suivants de leur liste pourraient ainsi monter et siéger. Et ainsi représenter les électeurs qui ont voté pour eux (...) Etre élu, c’est un honneur. C’est servir sa ville et c’est respecter les électeurs. Malheureusement, pas pour tout le monde », a-t-il enfin déclaré avec solennité. Mais le maire n’en avait pour autant pas fini avec tout le monde… Rappelons qu’en juin, des élus de la majorité, Michel Caparros et Laurent Fréani, avaient annoncé qu’ils se désolidarisaient de l’équipe municipale, en soutien à un adjoint, Gérard Valéro, à qui le maire avait auparavant retiré ses délégations (nos précédentes éditions). Eh bien jeudi soir, Laurent Fréani a déclaré qu’il se considérait désormais… comme un « élu d’opposition ». Jean-Paul Joseph : « Une opposition représentée par des élus ayant quitté la majorité ? Ça n’a aucun sens vis-à-vis des électeurs qui ont voté pour notre liste. La logique, et un peu de courage, voudrait qu’ils démissionnent aussi », a-t-il estimé, rejoint dans son propos par son 4e adjoint, Philippe Rocheteau : « M. Fréani, vous ne pouvez pas vous revendiquer élu d’opposition alors que les électeurs qui ont voté pour la liste qui fait que vous êtes là aujourd’hui était conduite par Jean-Paul Joseph. Par définition, un élu d’opposition est un élu d’une autre liste. » « Je n’ai pas besoin de tuteur, M. Rocheteau, a rétorqué Laurent Fréani. Je suis assez grand et je maintiens ce que je viens de dire (...) Je pense que beaucoup de gens ont voté pour M. Joseph parce M. Valéro était sur sa liste. Pour ces gens-là, je resterai. » Pour autant, le nouvel “opposant” n’a voté contre aucune délibération du jour. 1. Dans l’opposition, seule Floriane Cercio a officiellement démissionné, en juin 2017. Elle avait donc été remplacée par la suivante sur sa liste, Françoise Pouchko. Mais celleci, pas plus que les opposants Antoine Garcia, Yannick Champion, Christine Lentillon,Véronique Osten et Christian Palix, ne participe aux conseils municipaux.