Les usagers niçois unis contre la fermeture des gares en décembre
Hier après-midi, 220 personnes selon la police – 300 selon la CGT – sont venues manifester. Sur le parvis de la gare de Nice, ils étaient là pour protester contre la fermeture en décembre de six gares du littoral et des vallées. À savoir: Tende, Sospel, La Trinité, MentonGaravan, Carnoles et Villefranche-sur-Mer. En réalité, cette fermeture ne concerne que les guichets d’accueil, d’information et de vente. Les arrêts continueront à être desservis, mais les bâtiments seront fermés. La raison ? Des guichets moins rentables d’années en années. Et des usagers de plus en plus connectés. Mais cette décision est vivement critiquée par le comité de défense de la ligne Nice-Cuneo-Vintimille. Luimême organisateur du rassemblement qui a cheminé, jusqu’à l’ancienne gare des Chemins de fer de Provence, à Libération.
« On reviendra si nécessaire »
« On a choisi la date du 6 octobre parce que c’était l’anniversaire de l’ouverture de la ligne Nice-Tende, confie la présidente par intérim, Patricia Alunno. On se mobilise car il n’y a plus rien dans les gares, ni guichets, ni machines. » Concernant l’achat de billet sur internet, cette Tendasque est pessimiste: « Il y a des personnes âgées qui n’ont pas internet, ni de téléphone et d’autres, comme nous, qui ont une mauvaise connexion. Dans ces cas-là, comment on fait? Qui va renseigner les gens? D’autant que maintenant, quand on prendra le billet dans le train, on devra payer 7 euros en plus même si on va voir d’emblée le contrôleur. » Mais le comité de défense ne baisse pas les bras. Demain, ils enverront au minsitre des Transports, à la Région et à la SNCF une pétition qui a récolté près de 3000 signatures. S’ils ne sont toujours pas entendus, la présidente assure: « on reviendra si nécessaire ».
« Destruction du service public »
Quelques élus ont fait acte de présence, notamment le conseiller municipal de La Trinité, Ladislas Polski, et Noël Albin, maire de Touëtde-l’Escarène. Ce dernier a martelé: «On est dans une logique de rentabiliser le fonctionnement de l’entreprise au détriment de la présence humaine. On le retrouve à La Poste et dans les hôpitaux. Mais, il faut s’opposer à la destruction du service public. Nous sommes attachés au service public qui permet d’assurer l’égalité aux citoyens. » Pour, Jean-Louis Fiori, manifestant, l’égalité, cela commence par la gratuité des transports. Une mesure que ce retraité de La Poste soutient, tout comme la préservation des guichets et des emplois. « On nous dit qu’il ne faut plus prendre la voiture, on réduit la vitesse, multiplie les amendes, on fait tout pour nous emmerder et de l’autre côté, on supprime les transports publics! », s’indigne le Vençois. Et de poursuivre: « En supprimant les contrôleurs et les guichets, ils veulent obliger les gens à aller dans le secteur privé. Ils déshumanisent, dématérialisent tout, alors que la solution est d’augmenter le trafic, de créer des emplois et donner des moyens. » Une analyse en partie partagée par Najim Abdelkader, secrétaire général de la CGT cheminots: « C’est le fruit d’une bataille entre le conseil régional et la SNCF qui cherche à réduire tous ses coûts. Mais ce sont les usagers et les cheminots qui en payent le prix. » Et de rétorquer à la « surprise » de Renaud Muselier [lire ci-dessous], président de la Région, qu’« il s’insurge, mais il était au courant de ce qu’il se passait ».