Lymphomes, des progrès majeurs, et un futur encore meilleur Soins
Au lendemain de la journée mondiale du lymphome, le point sur l’une des maladies cancéreuses qui bénéficie des progrès thérapeutiques les plus importants
Il y a plus de solutions que de problèmes ! » Ces propos peuvent décontenancer lorsqu’ils font référence à une maladie comme le cancer. Mais, tenus par un professeur en oncologie, ils apportent surtout du baume au coeur des milliers de Français qui chaque année se découvrent atteints d’un lymphome. « Cette maladie, appelée aussi cancer des ganglions bénéficie depuis 15 ans de progrès majeurs. On peut même parler de révolution thérapeutique », se réjouit le Pr Frédéric Peyrade, oncologue au centre anticancer Lacassagne (CAL).
Une maladie chronique
Derrière le terme générique de lymphome, on distingue en réalité deux grands types de maladies : « Les lymphomes de haut grade sont les plus fréquents. Un peu plus rares, les lymphomes de bas grade, ou indolents, composent le deuxième groupe.» Si les premiers sont plus agressifs, ils sont aussi ceux qui se soignent aujourd’hui le plus efficacement. «Grâce à la combinaison chimiothérapie et immunothérapie, on arrive dans de nombreux cas, à éradiquer la maladie. » La situation est un plus complexe pour ce qui concerne les lymphomes de bas grade « On a plus de difficultés à guérir définitivement les malades. Mais on parvient à obtenir des périodes de rémission prolongée entre deux poussées. » Tellement prolongée que l’on parle actuellement de « maladie chronique » pour ce type de lymphome. Dans ce contexte, « notre obsession est de permettre aux patients de vivre le plus normalement possible, sans empreinte trop marquée de la maladie sur la qualité de vie », insiste le spécialiste.
« D’autres médicaments arrivent »
Moins toxiques que la chimiothérapie – initialement indiquée pour ces lymphomes de bas grade, des traitements par voie orale dont des immunomodulateurs ont pris le pas. « Le précurseur de ces traitements a été le rituximab (médicament qui permet de diminuer de façon substantielle le nombre de lymphocytes B par un effet toxique direct sur ces cellules, Ndlr). Aujourd’hui, on utilise plutôt comme le lénalidomide, l’ibrutinib ou l’idelalisib, qui constituent de réelles avancées thérapeutiques. D’autres médicaments arrivent encore sur le marché… Les progrès sont incontestables ! »