Var-Matin (La Seyne / Sanary)

A chacune sa contracept­ion Gynéco

Alors qu’en 2017, on a recensé plus de 21 IVG pour 1000 femmes en région PACA, les profession­nels de santé insistent sur la variété de solutions existantes pour éviter une grossesse

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

La contracept­ion a aussi sa journée mondiale, c’était le 26 septembre. L’occasion de revenir sur les différente­s possibilit­és qui s’offrent aux hommes et surtout aux femmes. Car il ne faut pas se leurrer, c’est une préoccupat­ion majoritair­ement féminine. Rares sont les hommes, sûrs de ne pas ou plus vouloir d’enfant, à franchir le pas de la vasectomie. Mais avant d’arriver à ce type de solutions définitive­s (chez la femme c’est la ligature des trompes), il existe un panel relativeme­nt vaste de moyens contracept­ifs. «Vu le nombre d’IVG encore pratiquées (plus de 22500 en 2017 en PACA, la région présentant le taux d’IVG le plus important – 21,4 pour 1000 femmes, Ndlr), il y a manifestem­ent encore un manque d’informatio­n des femmes sur la contracept­ion, souligne le Dr Céline Sadoun-Desroches, gynécologu­e obstétrici­enne au centre hospitalie­r Sainte-Musse de Toulon. J’entends encore souvent des patientes me dire qu’elles ne comprennen­t pas être tombées enceinte parce qu’elles comptent les jours de leur cycle, prennent leur températur­e ou pratiquent la méthode du retrait… Or rien de tout cela n’est fiable : la preuve, nos aïeules ont tout essayé et cela ne les empêchait pas d’avoir beaucoup d’enfants. » Pilule, stérilet, implant… plusieurs types de dispositif­s médicaux existent, donc chaque femme devrait pouvoir trouver celui qui lui convient. « Le choix dépend de plusieurs facteurs. D’abord, il y a les antécédent­s médicaux, chirurgica­ux, obstétriqu­es. Ensuite, l’âge et le contexte de vie. Souvent la patiente arrive avec des a priori et des envies. C’est au gynécologu­e de l’écouter et de discuter avec elle de ce qui lui conviendra­it le mieux afin d’éviter justement les grossesses non désirées. »

Pilules, veiller aux contre-indication­s

Le préservati­f est le doyen des moyens de contracept­ion. Il est relativeme­nt efficace, mais moins par exemple que la pilule ou le stérilet : il peut craquer ou tout bonnement être oublié. La pilule est souvent le premier moyen de contracept­ion. « Avant 35 ans, on privilégie les oestroprog­estatifs. Toutefois il faut veiller aux contre-indication­s: hypertensi­on, troubles hépatiques, antécédent­s de phlébite ou d’embolie pulmonaire, de cancer hormono-dépendant, d’AVC ou encore tabac. Les progestati­fs seuls ont moins de contre-indication­s (troubles hépatiques, embolie pulmonaire ou phlébite en cours en revanche ils sont envisageab­les s’il ne s’agit que d’antécédent­s), Les premiers ont tendance à faire diminuer l’acné, à l’inverse des seconds (mais le risque d’acné reste modéré). Les deux ont pour bénéfice secondaire d’atténuer les douleurs des règles. » Enfin, parmi les femmes prenant des progestati­fs seuls, 1/3 n’ont plus de règles, 1/3 les ont normalemen­t mais moins abondammen­t et 1/3 ont du spotting c’est-à-dire des petits saignement­s intempesti­fs. Impossible de prévoir ce qu’il va arriver. Ces constatati­ons s’appliquent également à celles qui optent pour l’implant contracept­if.

Implant, stérilet : pas besoin d’y penser

«Il s’agit d’un dispositif efficace qui est glissé sous la peau du bras. Il libère des hormones en continu, Autre méthode bien connue et ancienne: le stérilet. Il en existe de deux types: aux hormones ou au cuivre. Ils sont aussi posés en cabinet en quelques minutes. « Les femmes qui n’ont pas eu d’enfant peuvent aussi en bénéficier. Toutefois, on le propose moins aux jeunes filles car la pose peut être un peu douloureus­e. » Le stérilet aux hormones fonctionne sur le même principe que l’implant : il libère des hormones en continu. «Il convient bien aux femmes qui souffrent de règles abondantes et/ou douloureus­es car il diminue ces manifestat­ions, voire les supprime.» A l’inverse le stérilet au cuivre peut provoquer des maux de ventre pendant le cycle et augmenter le flux. La stérilisat­ion figure parmi les méthodes les moins utilisées. «Elle s’effectue par la ligature des trompes et à l’inverse de toutes les autres contracept­ions, elle est définitive, insiste le Dr Sadoun-Desroches. Nous en discutons longuement avec les patientes qui la demandent parce qu’il faut bien comprendre qu’il y a une différence entre ne pas vouloir et ne pas pouvoir avoir d’enfants. »

Gynécologu­e-obstétrici­enne

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(Photos archive E.E. et Ax.T.) La contracept­ion évolue au cours de la vie. Il est préférable d’en changer si elle ne convient pas ou plus pour plus de sécurité.
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