Règles : en avoir ou pas
Le Dr Sadoun-Desroches reçoit régulièrement des femmes qui préfèrent continuer à avoir leurs règles alors que certains dispositifs contraceptifs les suppriment. « C’est peut-être une particularité du Sud car lors de congrès européens, nos confrères d’Europe du Nord ne sont jamais confrontés à de telles remarques. Je discute souvent avec des patientes qui se disent « rassurées » d’avoir leurs règles. Or il faut bien savoir que le fait de ne pas avoir de saignements n’a aucune incidence en termes de santé. Elles ne sont pas « fabriquées », et il n’y a rien à « nettoyer » comme je peux parfois l’entendre. On peut très bien ne pas avoir de règles pendant des années sans que cela ne soit préjudiciable et cela n’empêchera pas d’avoir des enfants. » Dans le même registre des idées reçues, la gynécologue souligne qu’il ne sert à rien d’interrompre sa contraception pendant quelques mois. « À Toulon, où je vois en consultation beaucoup de compagnes de marins, elles me disent arrêter leur pilule lorsque leur mari part en mission. Ce n’est pas une bonne idée. Il vaut mieux la poursuivre et garder cette habitude. D’autant que le risque trombo-embolique pour la pilule oestroprogestative disparaît au bout d’un an. Si on l’arrête, ce risque repart de zéro en quelque sorte pour une année lorsqu’on la reprend. Au long cours en revanche, cette pilule fait diminuer ce risque trombo-embolique. Enfin, il faut aussi garder à l’esprit que la contraception, quelle qu’elle soit, ne « fatigue » pas le corps. »