Var-Matin (La Seyne / Sanary)

LE RETOUR D’UNE VIGNETTE DÈS  ?

Comme quatorze autres métropoles présentées comme les territoire­s les plus touchés par la pollution atmosphéri­que, TPM vient de signer avec l’Etat l’engagement de déployer des « zones à faibles émissions ». D’ici à fin 2020, il vous faudra coller une vign

- P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

Comme 14 autres territoire­s en France, la métropole toulonnais­e s’est engagée dans un plan national de lutte contre la pollution de l’air. TPM se fixe 13 objectifs majeurs. Ce plan prévoit une nouveauté : l’instaurati­on d’une vignette pour différenci­er les véhicules trop polluants des autres. Elle sera nécessaire pour accéder à un périmètre protégé.

L’Europe compte 220 « Zones à faibles émissions »… dont seulement trois en France. Dans le dossier communiqué par les ministères de la Transition écologique et des Transports, la mise en face à face de ces deux chiffres suffit à expliquer pourquoi le gouverneme­nt appuie lourdement sur l’accélérate­ur et embarque les métropoles pour rattraper son retard. Lundi, le gouverneme­nt et quinze métropoles, désignées comme les « ter ritoires les plus touchés par la pollution atmosphéri­que » ont en effet signé « un engagement » commun pour multiplier les ZFE (Zones à faibles émissions). «Partout en France, de nombreux citoyens respirent un air de mauvaise qualité, soupire François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire. Etat, collectivi­tés locales, entreprise­s, particulie­rs : chacun d’entre nous a la possibilit­é de lutter contre ce fléau sanitaire, à condition de travailler main dans la main. C’est le sens de la démarche partenaria­le que nous présentons ce jour, avec le déploiemen­t de Zones à faibles émissions ». Evoquant un « partenaria­t inédit » ,le ministre précise qu’il a « été conçu avec les territoire­s pour les territoire­s, en prenant en compte les spécificit­és de chacun et en mobilisant les moyens de l’Etat. » Objectif annoncé : la création d’une première ZFE d’ici à fin 2020 dans chaque agglomérat­ion concernée.

C’est quoi une ZFE ?

Sur un périmètre précis qui reste à définir (centre-ville, autoroute, rocade…) les autorités interdisen­t l’accès aux véhicules les plus polluants, sur la base de la vignette Crit’Air qu’ils affichent. Ces interdicti­ons sont permanente­s, ponctuelle­s ou limitées à certaines plages horaires.

Qui décide de quoi ?

L’accord entre le gouverneme­nt précise que ce sont les collectivi­tés territoria­les qui doivent dessiner la carte de la zone interdite aux gros pollueurs. Elles sont aussi chargées de déterminer à quels types de véhicules s’applique la restrictio­n, ainsi que les modalités horaires… et le calendrier.

Quel calendrier ?

Les agglomérat­ions sont tenues de mettre en place une Zone à faibles émissions avant le 31 décembre 2020. Chacune est libre d’aller à son rythme ensuite jusqu’en 2024, mais des réunions d’étapes doivent être organisées tous les six mois.

A quoi s’engage l’État ?

A côté des ambitions politiques déjà affichées, l’État s’engage à apporter son soutien aux collectivi­tés en particulie­r en maniant le bâton. Il affiche une bonne volonté manifeste concernant « des modalités de contrôle en circulatio­n par vidéo et en stationnem­ent et la coopératio­n des forces de l’ordre et des services de l’Etat, dans l’objectif de constater et traiter les infraction­s de manière automatiqu­e. »

A quoi s’engagent les métropoles ?

Outre la mise en place d’une ZFE qu’ils dessinent comme ils l’entendent, les territoire­s s’engagent à régulièrem­ent évaluer l’efficacité de la mesure et l’adapter au fur et à mesure pour en accroître l’efficacité. Ils doivent aussi faciliter l’usage des transports collectifs, des réseaux « à faibles et zéro émissions », mobiliser citoyens en entreprise­s pour les associer à la « mise en place des mesures anti-pollution et des alternativ­es à la voiture individuel­le ».

Quelle efficacité ?

A elle seule, la mesure ne suffira pas à offrir un air totalement pur à la rade, mais permet d’espérer une améliorati­on. Selon les éléments affichés par le gouverneme­nt, la mise en place de ZFE a permis d’observer des réductions de 12 % des concentrat­ions dans l’air de NO2 (dioxyde d’azote) et PM10 (particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètre­s) et de 15 % de PM2,5 (inférieurs à 2,5 micromètre­s).

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