Communautarisme en culotte courte
« Tous les rapports récents le démontrent : le communautarisme islamiste progresse. »
En démissionnant, Gérard Collomb n’a pas seulement semé la zizanie au sein de l’exécutif. Il a aussi jeté un beau pavé dans la mare à l’heure de la passation de pouvoir à Beauvau en alertant le Premier ministre sur l’importance du risque communautariste en France. « Aujourd’hui, on vit côte à côte. Je crains que, demain, on vive face à face. » Le constat est d’autant plus inouï qu’il n’émane pas d’un Robert Ménard ou d’un Eric Zemmour, mais bien d’un ministre de l’Intérieur traumatisé par ses visites à répétition dans les quartiers Nord de Marseille, au Mirail à Toulouse, dans les cités d’Aulnaysous-Bois, Sevran, Corbeil en région parisienne. Dans ces territoires perdus où « la loi du plus fort s’impose, celle des narcotrafiquants et des islamistes radicaux » dixit Gérard Collomb, l’école, premier lieu de socialisation, est au centre du danger communautariste. Dans une note confidentielle révélée hier par Europe , les services de renseignement ont alerté récemment le Président, le Premier ministre et le ministre de l’Education nationale à ce sujet. Comportement en classe, sorties scolaires, repas : les incidents recensés sont de plus en plus inquiétants. Dans une école des Bouches-du-Rhône, c’est un groupe d’écoliers qui refusent de rester à côté de camarades mangeant du porc. Dans le Nord, des petits musulmans insultés parce que leur nourriture n’est pas halal. A Mulhouse, un père interdisant à la maîtresse de sa fille de lui donner à boire sans l’assentiment de l’imam. Autant de coups de canif à la laïcité, d’exemples éloquents, révélateurs d’une dérive dénoncée jusqu’alors par une petite partie seulement de la classe politique. Tous les rapports récents le démontrent : le communautarisme islamiste progresse. Au-delà des bons sentiments, il y a urgence à prendre conscience de la situation. Pour la cohésion du pays. Pour les millions de musulmans qui aspirent à y vivre en harmonie. Ne pas le faire pourrait nous faire passer beaucoup plus vite qu’on ne le pense de la société du « vivre ensemble » à celle du « face à face » prophétisée par l’ex-ministre de l’Intérieur.